• Ils se sont réveillés ce matin, dans les bras l'un de l'autre. MENSONGE. Elle dormait sur le coté. Il ne voyait que son dos. Il attrape son téléphone pour regarder l'heure. 06:00. Il n'a pas beaucoup dormi. Il n'est pas fatigué. Il n'a pas envie de dormir. La chaleur moite du mois de juin, l'empêche de rêver. Sa peau colle à la couette. Il transpire. Il se découvre un peu, laissant apparaître son maigre torse. Il passe sa tête au dessus de son épaule, pour la regarder dormir. Il se ralonge, croise les doigts derrière sa nuque et attends. 07:00. Il somnole encore un peu. Bercé par les sifflements que sa bouche laisse échapper. Il reste dans cette position, les mains derrière le crâne. Vide. 08:00. Elle ouvre enfin les yeux. Elle ne le regarde pas tout de suite. Elle se frotte un peu les paupières, pour les décoller. Elle ne sourit pas. Elle a le regard ailleurs. Peut être vont ils vers un autre. Déçu, il fait semblant de dormir et se retourne sur le flanc. Une seule phrase: «parfois la vie n'est pas une chienne». Il craque. Change de sens en souriant. Il veut la serrer dans ses bras. Il craque toujours le premier. Peut être n'a t'elle pas besoin d'affection? Peut être n'aime t'elle pas la chaleur de ses bras? Peut être qu'il pue, après avoir sué toute la nuit? Il n'a presque pas dormi. Il regrette déjà. Insomnie. Il a le temps. Il ne se sent pas bien. Il veut parler. Elle dort. La journée ne s'annonce pas trop mal. Pourtant, il ne se sent pas bien. Son coeur s'accélère. Quelques palpitations. Sueurs froides. Montées de chaleurs. Ses mains sont moites. Il essaye de les essuyer discrètement sur les draps. Un peu tendu. Il a mal au cou. Il tord sa tête et fait craquer ses vertèbres. Une tension au niveau des épaules. Rien de grave. Elle est là. La vie est belle. 09:00. Il reste allongé sans dormir. Pensée par association d'idée. Oubliée. Regarder les cartes postales accrochées au dessus de la table de nuit. Compter les fissures sur le mur... 10:00.Il ne supporte plus de rester les yeux grands ouverts. Il en a marre d'être seul, dans ce grand lit. Mais il ne peut s'empêcher de remuer, de faire un peu de bruit, de la pousser doucement. «Excuse moi, je t'ai réveillé? Je voulais pas, je suis désolé». Il veut lui faire l'amour. Il aime faire l'amour le matin. Il attend encore quelques instants. Elle est un peu endormie. 10HO2. Il s'approche. Et lui susurre ces quelques mots: «J'ai envie de toi». 11:00. Il se lève. Il prends la grande carafe en plastique transparent et la remplie d'eau tiède sortie du robinet. Il a soif. Le goût de javel n'est pas vraiment désaltérant. Il retourne près d'elle et lui serre un verre. Une fois terminé, elle pose sa tête sur sa cagethoracique et l'entoure avec ses bras. A quoi penses t elle? Il pourrait rester ainsi pendant des heures. A compter les battements de son coeur. 12:00. Ils se lèvent enfin. Il la regarde enfiler sa culotte. Il aime regarder ses fesses sortir du lit. Il aime la regarder s'habiller. Il se dirige vers la cuisine et comme s'il était chez lui, il met de l'eau dans la casserole, la casserole sur les plaques électriques et commence à préparer du café. Elle sort de la salle de bain. Les cheveux en vrac, les yeux encore un peu rouge du sommeil. Un rayon de soleil s'échappe de la fenêtre pour venir découper sonvisage et l'éblouir. Elle fronce les sourcils et laisse apparaître la petite ride du souci sur son front. Elle attrape son paquet et allume une cigarette.Ce matin, il ne fera aucune réflexion. Il ne sera pas chiant. Il ne dira pas que fumer tue, qu'elle devrait fumer moins, qu'elle devrait attendre un peu. Il lui demande gentiment s'il peut lui en voler une. Elle ne répond pas et lui tends le paquet. Il sent la fumée envahir sa bouche pâteuse. Sensationpartagée. Agréable et écoeurante. Elle ouvre le congélateur. Sort une baguette. La place dans le micro-onde. 5 min. DING! Elle insère encore un disque des Who (who's next) dans le lecteur. Elle commence à se dandiner, à hocher la tête. Ce n'est pas très violent, mais il a mal au crâne. Il ne dira rien. Rock n' roll for ever. Ne plus être sensible. Paraître fort. Ne pas y penser. Elle parle encore de Keith Moon. Il est beau. Il joue bien de la batterie. Il faut qu'il écoute les relances et les roulements. Il ne dira rien. Rock n' roll for ever. Ne plus être sensible. Paraître fort. Ne plus y penser. Wish you were here. Mais elle est ailleurs.
    Il ne parle pas beaucoup. Parce qu'il ne peut pas tout dire. Parce qu'il ne veut pas en parler. 13:00. Il pense déjà au soir. Lui faire l'amour. Encore. Sentir les frissons lui parcourir le dos. Décharge électrique qui remonte le long de sa colonne vertébrale. Sentir ses mains attraper ses fesses. Ses poils se dresser. La sueur couler le long de ses joues. Ne pas arriver à garder les yeux ouverts. Jouir. Rester en elle. La regarder. Se perdre dans ses yeux. Sourire. Bêtement. Sourire. Encore une fois, il sera incapable de parler. De décrire ses sentiments. De lui dire qu'il l'aime. De lui dire que c'est la première fois qu'il ressent ça. Et cætera. Ses sourires parlent peut être pour lui. Ses yeux hagards aussi. Elle approche sa bouche de son oreille. Ses lèvres se déserre pour chuchoter: « Je n'ai jamais désiré quelqu'un comme toi ». Il ne veut pas écouter. « Tu es beau ». Elle doit dire cela à chaque fois. « Je t'aime ». Ne pas faire semblant d'attendre. Ne pas faire semblant d'être tendre. Ne pas faire semblant d'y croire. Ne pas faire semblant que le noir attire. Voir pire. Comment le dire: « En ce moment je transpire ». L'écouter dormir. « Non rien, rendort toi ». Il n'entend plus rien. Il profite de cet instant. Il contemple ses petites fossettes. Son regard descends le long de son cou, de ses épaules, il s'attarde un peu sur ses seins puis sur son nombril. Il aime le dessin que font ses os iliaques sur le bas de son ventre. Il ne veut rien oublier. Il veut se rappeler. Garder avec lui ce souvenir et l'emporter. Regarder ces lignes. Son coeur a du s'arrêter de battre. Une seconde de gagner sur la vie. Petite mort. Il revient sur Terre. 3 café, quelques tartines, beurre salée et confiture d'abricots. Petit déjeuner devant M6. Manger - Télé. 14:OO. Ils n'ont pas bougé. La chaleur interdit le moindre geste. Ils restent dans le fauteuil, moitié assis, moitié allongé. Dans le même fauteuil. Enlacé. Pas assez de place pour deux. Il est un peu mal à l'aise. Pour deux. La télé est maintenant éteinte. Ils écoutent de la musique. Sans parler. La musique empêche le silence de s'installer. La musique empêche les anges de passer. La musique empêche l'angoisse... Il l'embrasse sur le front. Une goutte perle au coin de son œil. Elle lui propose de cuisiner un bon plat ce soir. Il aurait aimé l'emmener au restaurant, et manger le blanc de ses yeux. Parce qu'il n'a plus faim. Faire les amoureux, l'espace d'une soirée. Prendre place en terrasse. Eviter les pizzerias et les accordéonistes. Demander des bougies. Ecrire son nom sur la table. Et rentrer rapidement parce que l'orage guette... Elle préfère rester ici. Alors il a dit:«tant pis». Elle ouvre le réfrigérateur et constate qu'il reste peu d'aliments encore digérable. Un pot de crème fraîche, qu'elle ouvre en faisant une grimace, qu'elle replace ensuite au fond du frigo, une moitié de tomate désèchée, et un yaourt, celui-ci non périmé. «Je pense qu'il faut aller faire des courses». 15:OO. Ils entrent dans le supermarché. La climatisation leur redonne quelques forces. Ils ont bien cru qu'ils n'arriveraient jamais jusqu'à la porte automatique. La pollution suffocante appuie sur leurs poumons. L'air frais du rayon surgelé allège petit à petit ce poids écrasant. Ils errent, main dans la main, au milieu du pain de mie. Ils regardent les poulets emballés sous cellophane. En souriant. Le ventre serré devant les pizzas surgelées. Il est incapable de se souvenir de ce qu'il était venu chercher, une fois devant les étagères. Il regarde les produits défiler sur le tapis roulant. Il écoute la mélodie des codes barres. Il écoute la douce voix de la caissière. 33 euros 80 centimes. Ils sortent et retrouvent l'odeur désagréable des pots d'échappements l'été et du bitume qui fond. Le sac en plastique lui coupe les doigts et lui tire sur le bras. 16:OO.Peu d'action. Rangement. Câlin. Courte discussion sur le dernier livre qu'elle a lu. Une pièce de théâtre écrite parun chinois. Il ne se souvient pas du nom. Il a écouté pourtant. Câlin. Cigarette. Câlin. Sexe. 18:00. La température extérieure commence à redescendre. Mais il fait encore trop chaud. 19:00. Préparer le repas. 20:00. Manger - Télé. JT, encore un attentat en Israël, des représailles en Palestine. La canicule devient dangereuse et les feux de forêt redoublent. Les nouvelles sont mauvaises. Météo, soleil, 33°C, nous fêterons les Christine. Publicités. Séries américaines. 21:00. Le repas fini, elle coupe le premier épisode. Il ne verra pas la fin. Peut être en rediffusion. Il ne fait rien, il ne dit rien et tout va bien. Elle le regarde. Il aurait aimé lui dire, que plus jamais il ne lui dira qu'elle est chiante. Il aurait aimé lui dire, qu'il adore quand elle est chiante et qu'en plus elle n'est pas vraiment chiante. Il aurait aimé lui dire qu'il a mal. Il aurait aimé lui dire, qu'il s'en fout de se gratter jusqu'au sang, de s'arracher la peau. Qu'il se fout de l'urticaire, de l'eczéma, de toutes ces crises... Parce que sa peau est douce. Il aurait aimé lui dire, qu'il a attendu ses coups de téléphone, vérifiant tous les quart d'heure s'il lui restait assez de batterie, ou s'il captait assez de réseaux. Se retenant de l'appeler. Un peu fier. Pour enfin entendre le son de sa voix vers deux heures du matin : «je vais me coucher, je suis fatigué, on se voit demain ?» Il aurait aimé lui dire qu'il voulait la voir, maintenant, juste pour lui parler, mais comme il ne parle pas beaucoup, juste pour la regarder. Parce qu'avec elle les silences ne sont pas pesants. Parce que la regarder lui suffit. Parce qu'il ne sait jamais quoi dire, et quand il l'ouvre, souvent une connerie sort. Il aurait aimé lui dire qu'elle ressemble à sa fée. Il aurait aimé lui dire qu'avec elle il peut s'envoler.«JE NE SUIS PAS UN PSYCHOPATHE». Il ne peut plus mentir. Elle ne se trompe pas. Elle trop intelligente pour se tromper. TROMPE LE MONDE, mais pas elle. Et il ne trompe personne. «Mieux vaut fermer sa gueule et passer pour un con, que l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet » (Pierre Desproges). 22:00. borderline : nom masculin invariable. Borderline est un mot anglais signifiant limite, intermédiaire. Etat pathologique de la personnalité, intermédiaire entre la névrose et la psychose (médecine). Se dit d'une forme d'affection intermédiaire entre deux formes différentes. Le trouble de la personnalité borderline est un trouble de la personnalité grave qui s'exprime par des humeurs changeantes, par des relations humaines troublées, par un manque de confiance en soi-même et aussi par des comportements auto agressifs.L'entourage personnel doit souvent supporter les conséquences de ces instabilités qui nuisent aussi à l'image de soi du malade, à sa vie de tous les jours et à son projet de la vie. 23:00. Il est fatigué. Il fait semblant d'être fatigué. Il a envie de se coucher. Il ne dormira pas. Il se force à bailler. Il se force à pleurer. Il se frotte les yeux et y arrive à peu près. Au bout d'un quart d'heure, elle se décide à lui demander. «Tu as l'air fatigué, tu veux peut être aller te coucher ? J'arrive tout de suite, il faut encore que j'appelle ma mère». Il se déshabille et se vautre sur le lit. Elle s'enferme dans la cuisine. La communication ne dure pas longtemps. Elle sort, resplendissante dans la lumière fade des néons. Elle s'assoit sur le bord du lit. Il regarde encore son dos. Nue, Elle se blottie contre lui. Il sent son cœur battre. Il commence à la caresser. Lumière éteinte. Etreinte. 00:00. Il voulait l'emmener ailleurs. Loin de cette ville. Loin des ennemis. Loin des autres pensées. Juste deux jours en amoureux. Sans paranoïa. Dans un petit hôtel, à se faire amener le petit déjeuner au lit. Sans personne pour venir perturber leur tranquillité. Sans avoir besoin de se cacher. Sans avoir besoin de se protéger. Sans avoir besoin de se défendre. Pas de coups à rendre. A ne rien faire. Juste pour elle. Faire une promenade sur le bord de la plage. Ecrire son nom sur le sable. Et rentrer rapidement parce que l'orage guette... Elle préfère rester ici. Alors il a dit: «tant pis». 01:00. Ils vont jouir. Ils se souviendront de cette nuit, comme de leur première cigarette. Ils feront l'amour jusqu'à ce que cette nuit soit gravée dans leur mémoire. Ils vont jouir ensemble. Il veut la voir voyager dans ses bras. Perte de repère. Il ne sait plus où il est. Il se laisse aller. Peut être a-t-il jouit avant elle. Il commence déjà à se prendre la tête. Peut être n'est il pas de taille. Combien de centimètre faut t il? Sera-t-il un jour le prince charmant ? Armé. Ne plus se sentirsimplement amant. Cette nuit... Cette nuit sera la plus belle. Cette nuit, la Lune ne brille pas. Alors il se contentera de la lumière des lampadaires. Cette nuit, les oiseaux ne chantent pas. Alors il se contentera du bruit des voisins qui font la fête. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Le paradis aussi. 02:00. Le temps passe, fuit. C'est encore lui qui la suit. 03:00. Chaque centimètres carrés de sa peau frissonne. Il claque presque des dents. Son visage tremble. Sentir le goût de ses lèvres, le goût de sa peau, son odeur. Tenir ses hanches fermement entre ses mains. Et se souvenir. Ils se sont séparés. La première fois, après une semaine sans se voir, ils ont été boire un café, après un quart d'heure de discussion, ils se sont embrassés, après une heure dans ses bras, ils sont allés chez elle... Il a cru qu'ils ne pourraient jamais se quitter. 4:00. Il se retourne. Epuisé. Elle se redresse et elle allume une cigarette. Pensée : Il aimerait savoir où iront ses petits pieds. Dans quelle direction. Pas pour la suivre. Juste pour savoir. Il ne veut plus la croiser. Il s'est perdu. Il aurait du prendre une autre route. Marcher vingt secondes sur le bord de l'autoroute. Marcher à gauche. Regarder la mort en face si la vie est moche. Il aurait aimé la rattraper encore dans la rue, à trois heures du matin, s'asseoir sur les marches d'un vieil immeuble, la suppliant de ne pas le quitter, lui expliquant qu'elle ne peut pas partir comme ça. Attendant qu'elle le serre dans ses bras, jouant l'affectif, avec son meilleur sourire et ses regards d'enfants battus. 5:00. Elle s'est enfin endormie. Sa respiration est plus lente et plus forte. «Je ne peux pas rêver si je ne peut pas dormir la nuit» Il aurait aimé lui dire, qu'il aime se réveiller vers six heures, se pencher sur le côté et la regarder dormir. Sourire. L'écouter inspirer, puis souffler. Approcher la main de ses cheveux et s'arrêter avant de la frôler, pour ne pas la réveiller. Il lui en veut tellement. Il a tout inventé. Elle ment. Schizophrène, légère dégénérescence. Il veut un dernier moment. Pas un rêve, pas un cauchemar, pas une danse, pas une histoire, il pourrait aisément claquer la porte. Difficilement oublier ce qu'elle apporte. S'éloigner comme un héro, sans espoir de retour. Mais il veut encore lui faire l'amour. Il y a quelques mois qu'ils ne sont plus ensemble. Il y a quelques mois qu'ils se sont séparés. Pourtant ils sont là étendu dans les bras l'un de l'autre. Craquer à chaque fois qu'ils se voient. Craquer à chaque rencontre comme si c'était la première fois. C'est peut être là seule chose qu'il ne comprend pas. Deux ex qui couchent encore ensemble cela n'a rien d'original. Plutôt banal. Parfois un peu sale. Faire comme si c'était normal. Faire semblant de ne pas voir. Aveugle au royaume où il fait noir. Le sens interdit. L'impasse. Il avance droit dans un mur et pour l'instant il n'échangerait pas sa place. Il se déplace mais n'arrive pas à sortir. Il se déteste, il a envie de vomir. Il n'a plus d'amour... propre mais il n'arrive pas à faire demi tour. Devenir sourd. Comment rester avec elle quand... Légère dégénérescence. Il n'a rien entendu. Un peu schizophrène. Il préfère creer des histoires.Souffrir encore quelques instants pour ne pas lui en vouloir. Ou si peu. Un dernier week-end? Pourquoi? Il peut la laisser comme ça. Partir. La laisser là, toute seule, abandonnée. Elle dit toujours qu'elle n'a besoin de personne, alors il peut s'en aller. Tranquille. Ne plus être l'enfant sage. Ne plus exprimer sa rage. Contenir. Peut être de passage. Il est un peu énervé. Il essaie de se souvenir. Il a occulté une partie du conte de fée. Ils étaient allongés. Sur le lit. Un peu comme ce matin. Elle lui a dit : «On a besoin d'un peu de temps. Il nous faut du recul». «Son meilleur ami? Elle raconte que des conneries. Elle n'avait rien promis, mais elle a dit, deux semaines auparavant, «c'est pas mon amant» ». Il n'a pas répondu, peut être un peu trop confus. Lundi, il ne l'embêtera plus. Peut être qu'il l'embêtera encore pendant une semaine, ne pouvant s'empêcher de l'appeler, de lui écrire. Puis il cessera de l'appeler, de lui écrire. Puis il l'oubliera, comme il oublié les autres. Il lui rendra les quelques affaires qu'elle a laissées chez lui. 2 T.shirts, 1 paire de chaussettes. Il glissera tout ça dans un colis puis dans une boite au lettre. Il ne veut plus la voir. Il ne veut plus la croire. Amant. Elle trouvera sûrement mieux. Avant. 06:00. Il se lève. Il la regarde dormir. Il se dirige vers la salle de bain, se passe un petit peu d'eau sur le visage. Il la regarde une dernière fois. Il s'assoie sur une chaise et commence à chialer. Il retourne dans la salle de bain. Il place sa tête sous le robinet une seconde fois pour faire dégonfler ses yeux. Il veut sortir décent. Ne plus perdre la face. Il a encore un peu de mal à respirer. Il se rassoie sur la même chaise et attends de reprendre son souffle. Il voudrait écrire quelque chose. Un petit mot et le déposer sur la table de la cuisine ou sur la porte du Frigidaire. Il n'a pas l'inspiration des poètes. Il ne va pas s'enfoncer une fois de plus. Il est déjà tombé trop bas. Il repose le stylo. Se lève. Dépose un baiser dans son cou. Il tourne les trois verrous. Appuie sur la poignée. Ouvre la porte et regarde les escaliers. Il se retourne une dernière fois avant de descendre. Il ferme la porte sans la claquer. Il part. En silence.

    votre commentaire
  • how can I dream if I can't even sleep at night


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires