• Je ne me souviens plus la première fois qu’elle est venue chez moi.
    Je me souviens d’autres fois.
    Mais pas celle là.

    C’était peut être la fois où elle est venu me chercher sur le quai, à la sortie du train. Je me souviens lui faire un signe de la main. Je me souviens mon sourire et le sien quand nos regards se sont croisés.
    C’était peut être après avoir été au théâtre. Nous étions allés voir une adaptation de Sarah Kane, 4.48 Psychose. Je crois que ça nous a beaucoup touchés. Quand on s’est couché. On a eu du mal à se toucher. Ma bouche a effleuré sa bouche et on s’est embrassés. Ça m’a sauvé. Ça m’a fait du bien. Je suis resté collé comme sur du papier tue mouche.
    Ou peut être que j’ai tout mélangé. Peut être que ça ne ressemblait pas à ça. Peut être que j’ai tout inventé. Peut être que ça ne s’est pas du tout passé comme ça.
    Peut être que c’était la fois où elle est entrée dans sa robe verte. Elle était tellement belle dans cette robe. Je me suis senti comme un microbe. J’aurais voulu la soigner. Ou j’aurais du m’éloigner. Je supporte mal les antibiotiques, comme les tenues sexys. J’aurais voulu être pragmatique. Mais elle m’a anéantie, avec son sourire, ses petits mollets et ses cheveux courts qui laissaient apparaître sa nuque. J’ai eu envie de l’embrasser dans le cou. Ce n’était pas cette fois, je me souviens de tout.

    [Aparté : Si je l’appelle princesse, ce n’est pas à cause de ses caprices, mais parce que je veux être son prince charmant.]

    Un an après. Plusieurs mois se sont écoulés. Elle est toujours amoureuse d’un autre. On s’est séparés plusieurs fois. On a arrêtés de se voir. A chaque fois, on a commencé par s’appeler, juste pour prendre des nouvelles. Puis de textos en entrainant un autre, on s’est revu. Juste pour boire un café.
    Et puis comme si c’était une drogue.

    [PAUSE]

    Je ne sais pas du tout où ça va, alors...


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  • J’avoue dimanche je n’ai rien fait. Après être rentré, samedi vers 21h. Après avoir regardé un reportage peu intéressant sur Arte. Après avoir bu « juste une » Carlsberg. Je suis allé me coucher. Sans manger. Je n’avais pas vraiment faim. Tout habillé. Je n’avais pas vraiment besoin de me déshabiller. J’ai bien dormi. J’ai évité de penser.
    Je me suis réveillé. Et j’avoue dimanche je n’ai rien fait. Je ne suis pas sorti. Je suis resté sur mon canapé. Je sais que c’est pas bien. Je sais que c’est pas sain. Mais là, j’ai envie de rien. J’ai envie de ses reins. Je n’arêtes pas d’y penser. J’avoue je me suis branlé.
    J’ai attendu que la nuit soit tombée. J’ai presque regardé la télé. Je n’ai pas réussi à dormir. Surement pas assez fatigué. Je sens que la semaine va être compliquée.

    Lundi, Je retrouve Manu à 9h, avant d’aller travailler. Je n’arrive pas à lui en parler. De toute manière, qu’est ce qu’il y a à raconter ? Il ne comprendrait pas. De toute manière, qu’est ce qu’il y a à comprendre ?
    J’ai la tête ailleurs. Il ne dit rien. J’ai un peu de mal à me concentrer. Mais ça ira mieux demain.
    J’ai en tête cet entêtement embêtant. Alors je guète et quête sa silhouette tout le temps.
    Les yeux rivés sur le portable. Je me sens esclave de cette technologie. J’attends le moindre message. Dès que le téléphone sonne, je souris. Je ne sais pas ce que j’attends. Mais je souris bêtement. Mais ce n’est jamais elle qui me contacte. Il ne faut pas que je craque. Ou si je craque. Il ne faut pas que je manque de tact. Si j’envoie un SMS, il ne faut pas que je la blesse. Je sais qu’il ne faut pas. Alors je me retiens. Mais mercredi, à 23h20, j’ai écrit :

    BONNE NUIT MA PRINCESSE
    BISOUS

    Pas très inspiré sur ce billet doux. Je m’en veux d’avoir écrit un truc aussi cucul. Je m’en veux d’avoir écrit ce SMS. Elle a répondu. Le mobile a vibré un quart d’heure après. Ces 15 minutes ont été très longues.

    BONNE NUIT PETIT LOUP
    UN PTIT BISOUS

    POURQUOI PETIT ?

    ALORS UN GROS BISOU
    TOUT DOUX
    ET CHAUD COMME
    UNE COUETTE EN PLUMES

    On a échangé comme par téléphones interposés. 3 ou 4 textos. 3 ou 4 messages de quelques mots. Cela suffit pour m’envoyer au paradis. Je flotte quelques instants au milieu des nuages. Je profite de ce moment en attendant le dérapage. Tant que je reste amant, j’évite les scènes de ménages. Avec le temps… Il ne faut pas être chronophage.
    On verra bien où on en sera… dans 6 mois.


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  • Le gris est ma couleur préférée.
    Je me sens un peu passif de ma vie. Je ne sais pas dans quoi je me suis embarqué. Mais c'est toujours ça de pris. On verra bien où cela me conduit. Cela ne va pas faire beaucoup de bruit. Plutôt l'effet "pétard mouillé". Beaucoup de préparation. Beaucoup d'apréhension. Pour un truc qui ne va pas exploser. Je ne suis pas vraiment sous tension. Mais je ne sais pas trop où elle va m'emmener.


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  • Au lieu de rester là. Debout. A me demander ce que je fais là. A devenir fou.
    Je devrais me rendre utile. Sortir en ville. Acheter quelques croissants. Et peut être même du jus d'orange 100% en brique Tetra pak. Je n'aurais surement pas, comme à chaque fois, la motivation de presser, même si elle possède une centrifugeuse électrique. Tout cela me semble trop compliqué.
    J'enfile mon pantalon. J'attrappe mon blouson. Je sors. Je me sens bizarre. Comme quelques remords. J'espère que personne ne va me voir. Je pense à ce café. Je le veux fort et noir ! Je marche vers l'épicerie, en regardant mes pieds. Il est tard. Poutant hier soir, nous nous sommes mis au lit relativement tôt. Mais on ne s'est pas endormis. On a attendu un peu. On attendu de ne plus avoir envie. J'ai peut être tort, mais tant que je suis en vie. Je ne veux pas penser à la mort.
    Une fois dans les allées, je prends mon temps. Un peu de mal à me retrouver. Difficile de trouver où est rangé le café. Et une fois le rayon atteinds. Il faut encore faire son choix parmi l'éthopien et le colombien. Tant qu'à faire, j'aurais bien pris du Max Havelaar, ou quelque chose d'équitable.

    [Apparté] J'ai constaté que beaucoup de marque reprenne le design "Fair Trade". Mais après avoir le et relu l'étiquette. Après avoir parcouru l'ensemble du paquet. Rien n'est indiqué. [Fin de l'apparté]

    Après avoir attrapé du grain, du jus, du beurre et de la confiture ( en chemin j'ai changé d'avis, pas de croissants mais des tartines), je me dirige vers la caisse, pour entendre le gérant se moquer de moi car j'achète le petit déjeuner à 13H30. Cela ne sert à rien que je mente. Je regarde mes provisions sur le tapis roulant et je lui fait un sourire. Cet après midi personne ne peut me nuire. Je veux simplement fuir. Me retrouver dans ses bras. Oublier que je n'ai pas le droit. oublier que... je sais pas. Ou peut être que j'en sais trop. Mais quand je suis dans ses draps je me sens beau. Ou peut être pas. Je sais pas... j'y pense pas trop.
    Mais je rentre vite.
    Arrêt à la boulangerie. 2 baguettes. Non 3. Je ne voudrais pas qu'elle manque. Je ne veux pas être radin. Je veux qu'elle ne manque de rien.
    Je rentre presqu'en courant.
    Pourquoi j'angoisse. J'ai peur qu'elle dorme encore. Qu'elle se réveille à 15H00 avec une envie de mort. Peur de ne pas être assez fort. Non ! Pas cette fois ! Peur d'être dans une situation délicate. Je pense à ma position. Je baise la femme d'un autre, passons... Le pire dans tout ça c'est que je commence à l'apprécier.

    J'arrive devant la porte. Je sonne. Elle m'ouvre. Je monte les escaliers. J'arrive à son étage. Elle m'attends dans son appartement. Dans le couloir, dérrère sa porte entrebaillée.


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