• Se promener dans Montmartre. Changement Nation ligne 2 direction Porte Dauphine. S'arrêter à la station Anvers ou Pigalle. Il montera à pied. Il ne prendra pas le funiculaire. Il a mis ses écouteurs. Il vient de télécharger L’absente de Yann Tiersen et le 1er album de Cocorosie. Musique au casque. La valse des monstres dans les airpods. C’est un peu cliché. Marcher près du Sacré Cœur avec cette musique dans les oreilles. Être amoureux à Paris. Être amoureux dans le dix-huitième. Marcher avec elle. Même s’il fait gris. Même sous la pluie. Il n’a pas honte. Il n’a plus rien à cacher.

    Il est allé au bureau de tabac, hier. Il a acheté un paquet, des feuilles à rouler, des filtres et un briquet. Il en a profité pour prendre un ticket à gratter. Il se sent en veine. Il pourrait gagner cette semaine. La chance devrait tourner. Il est positif. Aujourd’hui, tout va bien, la vie est belle. Il n’a plus rien à cacher.

    La dernière fois qu’il l’a vue, il a dit qu’il essaierait d’arrêter. Il a promis.

    Il ne sait pas pourquoi quand il la voit, il fait semblant. Il essaie d’avoir la confiance. Il bombe le torse. Il se cache derrière sa fierté. Il ne sait pas pourquoi il croit pouvoir mentir. C’est comme s’il y’avait un écran sur sa poitrine, qui afficherait ses sentiments et ce qu’il ressent vraiment. Elle est la seule personne à savoir. Elle est celle qui le connaît le mieux. Elle le connaît mieux qu’il ne se connaît lui-même. Elle arrive à le lire. Il ne va pas la faire à l’envers. Debout devant elle, il essaye d’être tellement cool. Il ne s’aime pas, quand il fait ça. Il n’a plus rien à cacher.

    Il bluffe. Comme dans une partie de cartes. Il joue. Comme sur une scène de théâtre. Comédien. Il veut passer pour quelqu’un d’autre, il veut passer pour un type bien. L’anti-héros ne gagne pas à la fin. Il ne s’échappera pas avec son héroïne sur un cheval blanc. Il ne s’éloignera pas comme le prince charmant dans le soleil couchant. Il n’est pas le ‘poor lonesome cowboy’. Il a commencé à fumer à 15 ans, pour ressembler à Marlon Brando et pour atteindre sa cible. Il pensait que la gent féminine aimerait et que cela suffirait à le rendre heureux. Pourquoi, les filles craquent-elles pour les badboys, quand ils prononcent des mots doux et sensibles, quand leurs voix tremblent, et qu’une larme perle au coin de leurs yeux ? À défaut de pouvoir se tenir droit devant elle. Il se fait dessiner des trucs sur le corps. Histoire de paraitre plus fort, de paraître plus beau. Il se fait tatouer des mots sur la peau. Drôle de façon de s’affirmer. Il n’a plus rien à cacher.

    Il a écrit sur un bout de papier ce qu’il pensait. Puis il a raturé. Il aurait voulu tout effacer. À grand de Tip-ex. Pour que personne ne puisse déchiffrer ce qu’il a longtemps dissimulé. Il n’a plus rien à cacher.


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  •  

    La nuit tombe tôt en ce moment. Il est 18H30 et il fait déjà nuit. La lumière du lampadaire dans la rue en face de sa fenêtre est belle avec ses reflets orangés. Il se dit qu’il devrait attendre encore une demi-heure avant d’ouvrir une bouteille. Il manque de volonté, mais il peut y arriver.
    La journée est passée vite. Il a à peine eu le temps de boire un café et regarder rapidement ses mails. Il est allé chier. Il a lu 4 pages de Vernon Subutex. Un petit tour sur Facebook. Écouter Entendez-vous l’éco ? à la radio. Il n’a pas compris. Il n’aime pas spécialement la voix de Tiphaine de Rocquigny. Il n’a pas vraiment écouté. Il aime bien mettre France Culture quand il va se laver. Il est resté longtemps sous la douche. Il a laissé couler l’eau chaude. Il a pensé à la planète et ça l’a fait un peu culpabiliser. Mais il est quand même resté la tête sous le jet brulant quelques instants. Il est sorti. Il faisait nuit.
    Il avait mis son réveil pourtant. Il n’a pas réussi à se lever. Il se souvient vaguement l’avoir éteint. Il se souvient vaguement qu’il a sonné deux fois. Il se souvient surtout avoir ouvert les yeux, regardé sa montre et se dire : « Merde ! C’est encore raté ! » Depuis qu’elle est partie, il a du mal à émerger. Il avait prévu d’aller marcher.
    Dimanche dernier, il est sorti. Il avait envie d’aller voir la mer. Besoin de s’aérer, de prendre l’air. Arrivé aux Réformés, en haut de la Canebière, trois cars de CRS... Il a fait une légère crise d’angoisse. Il a senti son cœur s’accélérer, ses intestins se nouer. Il a fait demi-tour. Il a failli rentrer. Il est quand même allé se promener, mais il est parti de l’autre côté. Aujourd’hui, pas besoin de mettre le nez dehors. Il aurait pu simplement aller boire un café en terrasse. Mais les bars sont fermés. Il restera confiné.

    Erreur 507 - Insufficient storage
    Le serveur a une erreur de configuration interne : la ressource sélectionnée est configurée pour participer elle-même à une négociation de contenu transparente, et n’est par conséquent pas un nœud terminal valable dans le processus de négociation.[1]
    Il ne se rappelle pas ce qu’il a fait hier. Trou noir. Vortex. Effacer tout ça. À grands coups de Tipex.

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    Ouvrir le lien dans une nouvelle fenêtre. Google le connaît mieux, qu’il ne se connaît lui-même. Il redémarre son ordinateur. Windows a encore planté. Son écran s’est freezé. Il lance Firefox. Et regarde les différents sites qu’il a consultés la veille et les onglets fermés récemment. Il a envie de supprimer l’historique. Et reccommencer, là où tout s’est arrêté.
    Ctrl + x / SUPR / Échap
    Il n’est pas rentré tard. Il est rentré saoul. Il avait décidé de ne pas trop boire. Il a oublié cette invective d’un coup. Quand il commence, il a beaucoup de difficultés à se limiter. Il s’est glissé sous la couette. Il a réussi à se déshabiller. Il a enlevé son pantalon et ses chaussettes. Et il s’est écroulé en vrac. C’est chaque fois la même chose. Il se demande s’il va rêver... Ou s’il va s’en souvenir... Il n’a plus de cerveau. Il n’a pas de cœur. Et il manque de courage. Peu de chance que le Magicien d’Oz le laisse visiter. Même s’il a été sage. Il ne va pas se mentir. Il ne va pas se cacher.

    Amnésie : nom féminin (grec amnêsia) - Diminution ou perte de la mémoire.[2]

    Alzheimer : La maladie d’Alzheimer résulte d’une lente dégénérescence des neurones, débutant au niveau de l’hippocampe (une structure cérébrale essentielle pour la mémoire) puis s’étendant au reste du cerveau. Elle est caractérisée par des troubles de la mémoire récente, des fonctions exécutives [ Ensemble de processus cognitifs (raisonnement, planification, résolution de problèmes…) qui nous permettent de nous adapter au contexte, aux situations nouvelles. ] et de l’orientation dans le temps et l’espace. Le malade perd progressivement ses facultés cognitives et son autonomie.[3]

    Aspirine : Acide acétylsalicylique -------------------- 500 mg
    Excipients : bicarbonate de sodium, acide citrique anhydre, citrate monosodique anhydre, carbonate de sodium anhydre, aspartam (E951), polyvidone, polyvinylpyrrolidone, arôme orange (dont des traces d’alcool benzylique et d’anhydride sulfureux (E220)).
    Excipients à effet notoire : un comprimé contient 10 mg d’aspartam (source de phénylalanine) (E951), 389 mg de sodium, et des traces d’alcool benzylique et d’anhydride sulfureux (E220) dans l’arôme.[4]

    Il a un peu froid alors il augmente le thermostat du chauffage. 22 ° Celsius. Il regarde un dessin sur son frigo que sa filleule lui a envoyé. Un crabouillage le représente. Elle a même écrit son prénom sans faire de fautes. Pas de ratures. Il se félicite de son intelligence. Elle ne peut pas tenir de son parrain, mais il est fier de cette enfant. Lui, il a colorié son image, mais il a débordé. Il n’a pas réussi à suivre les contours. Il s’est trompé. En hiver, les ciels sont pâles. L’existence manque un peu de couleur. #FFFFFF en hexadécimal.

    Il se regarde dans le miroir de la salle de bain. Il a mis un pull rayé gris et noir. Mais ce motif ne lui va pas si bien. Il ne sourit pas. Il ne fait pas la gueule non plus. Son visage reste impassible. La bouche horizontale et les yeux vides. Il n’a pas envie de pleurer. Il ne pleure plus depuis quelques années. Parfois, ses yeux sont mouillés, mais ils ne laissent pas couler de larmes le long de sa joue. Il avait tout. Elle a tout pris. C’est peut-être mieux ainsi. Il devrait se couper les cheveux. Pas très sexy. Ils commencent à être un peu longs. Son visage tiré vers le bas ne l’arrange pas vraiment. Pas besoin forcément d’ambition, pour prendre soin de soi. Il doit progresser. Trouver la solution. Donner de l’espoir. Célébrer ses petites victoires. Améliorer son estime intérieure. S’affirmer. Être positif. Et jouir de ces petits instants magiques, si rares, qui lui apportent du bonheur.

    Il n’a plus confiance... En lui... En elle... Ni dans les autres... Effacer tout ça. À grands coups de Tipex.

    Il devrait faire une liste avec ce qu’il doit faire demain. Le problème avec ses listes, c’est qu’il les perd et quand il ne les perd pas, il oublie de les lire. Il a été obligé de barrer quelques mots. Il y a des trucs qu’il n’a pas envie de faire. Alors il procrastine. Il prend une cuite et il cuve le lendemain, avec l’excuse d’être malade pour ne pas faire ce qu’il doit faire. Appeler sa mutuelle. Prendre rendez-vous chez le dentiste. Appeler sa grand-mère. Ou réparer la fuite.

    Il prend un paquet de cacahuètes, et décapsule une bière. Il est 19H00.
    L’arachide (Arachis hypogaea), dont le fruit s’appelle cacahuète ou cacahouètea (du nahuatl tlālcacahuatl qui signifie cacao de terre), arachide, pois de terre, pistache de terre et pinotte (de l’anglais peanut) au Canada est une plante de la famille des légumineuses (Fabaceae) originaire du nord-ouest de l’Argentine et du sud-est de la Bolivie et cultivée dans les régions tropicales, sub-tropicales et tempérées pour ses graines oléagineuses. Elle présente la particularité d’enterrer ses fruits après la fécondation.[5]
    Il pense à elle. Il sent son sexe durcir. Il commence à bander. Une mi-molle. Il a envie de l’embrasser. Il a envie de la caresser. Effleurer ses seins. L’étreindre. Laisser glisser sa main le long de son ventre. Déboutonner son pantalon doucement. Laisser ses doigts glisser sur sa culotte. Sentir sa respiration s’accélérer. Soulever délicatement l’élastique. Sentir sa peau. Sentir ses lèvres dans son cou. Elle se retourne. Elle a la chair de poule. Il est derrière elle. Il sent ses fesses contre sa bite. Il se sent grossir. Elle est douce. Il frôle son clitoris du bout de ses doigts. Il sent sa fente devenir humide. Ils sont très excités. Il soulève ses seins. Il pince ses tétons. Il se met à genou. Elle le regarde. Il embrasse son nombril.
    Il fait glisser son pantalon le long de ses jambes. Puis sa culotte. Elle est nue. Il a envie de la lécher. D’embrasser sa chatte. De la sentir partir avec sa bouche. De la faire jouir avec sa langue. Qu’elle prenne du plaisir. Pour lui. Avec lui...
    Il reprend ses esprits. Il a envie de se masturber. Au moins, il se sent en vie. Au moins, il a envie. Il ouvre une deuxième cannette. Il ferait mieux de se toucher. Il mérite bien une petite branlette. Ça fait plusieurs mois qu’il n’a pas baisé. Mauvaise méthode. Suite au prochain épisode.

    Après avoir terminé sa quatrième boite de 50 cl. Il commence enfin à être ivre. Il peut maintenant plonger dans les bras de Morphée et se laisser aller.

    Qui va le rattraper quand il tombe, désormais ? Qui sera là pour corriger ses erreurs ?
    Effacer tout ça. À grands coups de Tipex.

    Qui l’aidera à se relever après ? Et s’occuper de lui quand il a mal au cœur ?
    Effacer tout ça. À grand coup de Tipex.

     


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  • JUIN
    Il se lève. Il a un peu mal aux dents ce matin. Heureusement il a rendez-vous chez le dentiste lundi. Cela a commencé hier soir.  Une légère douleur dans la gencive. Il a même renoncé à se couper quelques tranches de saucisson. Il lui manque déjà une molaire en bas à gauche. La douleur se fait ressentir à droite. Il espère qu’il ne va pas en perdre une autre. Il se dirige vers la salle de bain. Il regarde dans le miroir son visage gonflé. Il ressemble à Quasimodo ou à un boxeur, les muscles en moins. Il se fait un bain de bouche.  Quelques gargarismes. Il avait acheté un jour une solution, sans alcool, de couleur rouge, surement bourré de colorant pour se rincer le bec.

    Aujourd’hui c’est le 21 juin. Vendredi. Le premier jour de l'été. Le solstice. Le moment ou le soleil est  le plus haut. Le jour le plus long. Mais c'est surtout Le jour de « La Fête de la Musique ». Il a toujours détesté ce jour. Maintenant c’est pire. Il ne va pas sortir. Il va s'enfermer chez lui. Il a prévu le coup. Vendredi. Il a de quoi tenir le week-end. En mode survivaliste. Il a des vivres. Collapsologue. Il peut attendre la fin du monde dans son appartement. Il a du pain, des pâtes. De l'électricité, du WIFI. Il a fermé  les volets. Il a éteins son téléphone. Il est désormais seul. Personne ne peut le joindre. Il a quelques bières, du fromage, des olives. Personne ne peut le déranger. 

    Solstice (Larousse) :
    •    époque de l'année où le Soleil, dans son mouvement apparent sur l'écliptique, atteint sa plus forte déclinaison boréale ou australe et qui correspond à une durée du jour maximale ou minimale.
    •    Point correspondant de la trajectoire apparente du Soleil sur l'écliptique. (Le passage du Soleil en ces points, le 21 ou le 22 juin et le 21 ou le 22 décembre, marque respectivement le début de l'été et celui de l'hiver dans l'hémisphère Nord. La situation est inverse dans l'hémisphère Sud.)

    Il s'ennuie.  Notre Dame a brûlé le mois dernier. Il allume son laptop. Il regarde Google actu. Personne n'en parle plus. Alors il tape dans le moteur de recherche : « Je m'emmerde ». Il se demande s'il va rencontrer d'autres personne qui comme lui se font un peu chier aujourd'hui. Pour cela, il va sur Facebook, regarder ce que ses amis ont mangé, ce que les autres ont partagé. Il pourrait changer sa photo de profil. Il aurait l'impression de faire quelque chose. Le temps passerait un peu plus vite. Il faut bien remplir cette journée. Pour ne pas se laisser aller, il va se faire un programme d'activité. Il s'assoit dans sa cuisine. Il commence à faire une liste.
    Parfois, quand il s'ennuie, il a envie d'envoyer un SMS à son ex qui est en couple : « Bon week-end mon amour », histoire d'ambiancer leur dimanche après-midi. Il ne l'a pas encore fait. Il ne faut jamais dire jamais.

    Il a quitté son boulot le mois dernier.

    Elle avance. Même si elle n'était plus avec ce mec, elle ne reviendrait pas avec lui.

    Il se lève. Il prend son smartphone. Appareil photo en mode selfie.
    Il a une tronche de con. Des cernes. Une coupe de cheveux de peigne-cul. Il n'est pas rasé. Il ne s'est pas encore lavé. Il ne veut pas poster cette image de lui. Il va commencer par prendre une douche. Puis, il arrosera ces plantes. Il fait chaud. Elles doivent avoir soif.  Il va même en profiter pour rempoter son cactus. Il acheté la semaine dernière de la terre à Brico. Il faut bien s'occuper. Tailler son basilic. Un peu de botanique. Il regarde le ficus dans son salon. Il est en forme. Il a de grandes feuilles vertes. Il le nargue. Lui au moins il va bien. C'est déjà ça.

    Ficus : Cousin du figuier, le ficus est une très belle plante verte par ses grandes feuilles vert brillant. Et s’il fait trop froid dehors pour en faire un arbre d’ombrage dans le jardin, il saura apporter une belle touche de verdure à tous les intérieurs.

    Il n'a pas la télé. Il se serait contenté de Jean-Pierre Foucault. Il voudrait juste que la soirée passe. Ne pas trop réfléchir. Il donnerait du temps de son cerveau disponible aux annonceurs. Il pourrait consommer pendant des heures. Il pourrait acheter n'importe quoi par téléphone comme le fait sa grand-mère. Des compléments alimentaires. Des boites de cassoulet ou de daube de sanglier. Des bouteilles de vin millésimées. Ou n'importe quoi qui pourrait lui donner l'impression de ne pas être resté dans sa cuisine. Debout. A ne rien faire.

    Il n'a pas assez de cigarettes. Il faut qu'il aille chez le buraliste. Il n'a vraiment pas envie de sortir, mais il ne tiendra pas jusqu'à lundi. L'angoisse commence à monter. Il était persuadé d'avoir tout prévu. Il faut faire au plus vite. Se débarrasser de cette corvée. Il entend les stands se monter. Alors il sort. Il n'a pas besoin d'aller très  loin. Aller au bout de la rue. Entrer commander deux paquets de tabac à rouler. Être sur de ne pas manquer. Il rentre chez lui. Il a bien failli ne pas surmonter ces vingt minutes. Il y est arrivé. Il peut être fier de lui.

    Tout le monde va faire la fête et se saouler. Il n’a pas la tête à faire la fête mais il a envie de se saouler.
    Il n'a pas envie de se branler. Visionner un porno, pourrait ponctuer ce moment de solitude ridicule. Cette période de l'année, lui rappelle qu'il est seul et qu'il n'a pas beaucoup avancé. Sa vie est désormais gâchée. Il avance seul. Il n'avance pas seul. Il avance sans elle. Ses perspectives de vacances ne sont pas particulièrement bandantes.
    L'heure de l'apéro approche. Il va pouvoir ouvrir une bière.

    Il fait chaud.

    Il l'imagine à moitié nue. Avec simplement une culotte et un débardeur en train d'aller ouvrir la fenêtre et les volets, pour laisser rentrer la fraicheur. Il regarde ses fesses. Elle ne porte pas de soutien-gorge. Il regarde ses seins sous son t.shirt.

    Il va se coucher. Il fait chaud. Il laisse les fenêtres ouvertes. La musique sur la place à côté de chez lui, réussit à le rattraper. Il ne pourra pas faire abstraction.
    Elle doit danser avec lui. Elle doit être en train de se trémousser. Sur de la musique de merde. C'est pire qu'un mariage. C'est pire qu'à l'anniversaire de son oncle. C'est pire qu'une soirée de beauf, pire qu'une fête de village, un 14 juillet. La playlist : Ces années là de Claude François mais chanté par M Pokora, Un petit David Guetta, la dernière merde à l'auto-tune, et pour finir Matt Houston R&B 2 rue.  Manque plus que les sirènes du port d'Alexandrie. Nous sommes au paradis. Les gens aiment. S’aiment. S'embrassent.
     
    Il ne comprend toujours pas comment ils en sont arrivés là. Tout allait bien. Même pour elle. Il ne comprend pas ce qu'elle a à lui reprocher. Peut-être le sexe.
    Il se baisse pour brancher le ventilateur sur la prise multiple. Il se relève. Et… Le coin de la fenêtre sur la gueule ! Il s’écroule en arrière, en hurlant. Il reste une minute allongé sur le tapis. Il saigne. Il s’est lamentablement ouvert le crâne. Il n’est pas aidé.


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  • JUILLET
    Il se lève. Il est 11H00. Il ya des travaux dans la rue. Une entreprise de bâtiment fait le ravalement de la façade de l’immeuble juste en face de chez lui. De sa cuisine il peut regarder les ouvriers. Mais surtout entendre le son du compresseur qu’ils utilisent pour sabler les murs. Les premiers jours, ils ont monté l’échafaudage. « Il faut que je déménage ».
    Il a habité, il y a longtemps, à côté du conservatoire. Il a du mal à supporter les gamins qui font leurs gammes au piano toute l’après midi. La répétition du même morceau, des mêmes notes, de la même mélodie, peut le rendre fou violent.

    Il ne peut donc pas ouvrir la fenêtre. Il fait 40 degré dehors. Et il est obligé de supporter la canicule enfermé. Il allume le ventilateur. Il le suivra toute la journée.
    40° Celsius la journée. 35 la nuit. Il a regardé le thermomètre hier soir à 4H00 du matin. Il était même étonné. Il passe la journée avec son ventilateur. En slip. Il maudit le réchauffement climatique. Un peu inquiet. Il a pris 3 douches aujourd’hui. Il fonctionne au ralenti.

    Caravanne 4 places/MAQUE STERCKEMAN ,mise e circulation le 19/09/2017
    MODELE : 390 CP COMFORD / ROUE DE SECOURS / PORTES VELOS/AUVENT
    Télévision : antenne tnt::pieds plus parabole : décodeur.(exterieur).
    wc toilette douche lavabo.chauffe eau.
    caravanne équipee de deux moteursXT TRUMA /TELECOMME A DISTANCE.
    ETAT NEUF SERVIE DEUX FOIS. PLUS ACCESSOIRES. CARAVANNE SOUS ABRIT. POIDS 900 KILOS ( www.leboncoin.frfr)


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  • AOÛT
    Il passe une semaine chez des amis à la campagne. Il dort dans une petite cabane posée au milieu du terrain. La surface fait à peine plus que son lit. 2 x 2 m. Soit 4 m². En pleine nature. Une grande porte-fenêtre au bout du lit. Quand il s’endort et quand il se réveille il ne voit que le champ autour de lui. Il est bien. Il peut entendre les insectes, les chauves-souris et les hiboux la nuit. Il peut entendre les oiseaux chanter le matin. Il se réveille en regardant ses pieds dans son duvet devant cette étendue d’herbe derrière la vitre. Et il ne peut pas s’empêcher de penser à elle. Quand il s’endort et quand il se réveille.

    Ils ont toujours aimés les trips comme ça. Partir et se retrouver isolés, dans un endroit atypique. Une yourte, une roulotte ou simplement un petit appartement paumé dans les Pyrénées. Sa mère leur avait même offert pour son anniversaire, une smartbox ‘hébergements insolite’, qu’ils n’ont jamais utilisés. Il a toujours la boite dans un tiroir. Il n’a pas envie de l’utiliser. Tout seul ? Avec une autre ? Cela le met mal à l’aise. Personne ne pouvait prévoir. N’en déplaise à certains, il ne s’imagine pas partager ce voyage. C’est gâché.  Mauvais présage.

    Il rêve d’elle toutes les nuits. D’habitude, il ne se souvient pas de ces rêves. Mais en ce moment, il y a quelque chose de persistant.

    Soit tout est normal. Ils sont ensemble. Cela n’a pas d’incidence sur l’histoire. Rien n’a changé. Ils sont ensemble. C’est tout. Rien d’anormal.

    Soit ils se retrouvent. Il rêve qu’ils se croisent dans un couloir. Ils commencent à discuter. Et il arrive enfin à lui dire. Elle est belle. Il lui a dit 100 fois. Il lui a dit 1000 fois. Ça a perdu de son sens. Il l’aime. Il n’a jamais connu ça. Il n’a peut être jamais été amoureux avant. Enfin pas comme ça. Enfin différemment. Il perd ses mots. Mais il arrive à lui dire qu’elle lui manque. Il pense à elle 10 fois par jours. 100 fois par jours. Dès qu’il a un moment seul. Et étant au chômage, il a des moments seul. Il aurait voulu l’épouser. Une fois il s’est mis à genou. Ils ont tout pour être heureux. Il lui dit tout ce qu’il a sur le cœur. Elle le regarde. Et sans un mot. Elle l’embrasse. Puis ils s’enfuient dans ce couloir. On leurs tirent dessus. Ils arrivent à s’échapper en passant par une trappe étroite. Poursuivis pour des espions russes. (C’est un rêve)

    Et chaque matin il se réveille avec l’impression que tout cela est irréel. Qu’elle est avec lui. Dans son lit. Et il se lève pour retrouver ses amis, autour d’un café. Tout le monde est bientôt prêt pour aller se baigner.

    Il a craqué pendant le séjour. Il a pris en photo sa chambre avec son téléphone. Il lui a envoyé via WhatsApp, en commentant : « J’aimerai tellement être avec toi… »

    « Pensez au contraste attristant qui existe entre l'intelligence rayonnante d'un enfant bien portant et la faiblesse mentale d'un adulte moyen. » (L'avenir d'une illusion (1927) de Sigmund Freud)

    « Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais plus irrémédiablement malheureux que si nous avons perdu la personne aimée et son amour. » (Malaise dans la civilisation (1930) de Sigmund Freud)

    « Qui naît mélancolique tête la tristesse en tout évènement. » (Lettre, à Stefan Zweig de Sigmund Freud)

    Une femme qui pense que la vie est belle. C’est une conne !
    C’est pour ça qu’il aime les filles dépressives.
    En fait, dans sa tête elle était la belle et lui la bête. Mais en vérité la belle ne tombe pas amoureuse du monstre.


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