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2014, Navette Aix-Marseille
Désormais tu es heureuse
Je ne le suis plus, mais je l'ai été
C'est simplement dommage
De ne pas avoir réussi à l'être en même temps
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2002, Florence (Italie)
Mes amis, ma famille, quand ils n'ont pas d'idée
De cadeaux, pour Noël ou pour mon anniversaire
M'offrent de l'alcool, souvent à déguster
Le pire, c'est que cela semble me plaire
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Un homme encore amoureux. Alors qu'il n'y a plus rien. De l'amitié, un peu de tendresse, au mieux. Pas grand chose de plus, de bien. Pourtant il l'aime encore. Il aime encore ce corps. Il n'y a pas grand chose à comprendre. Pour l'instant, le temps ne fait pas son travail. Il attend, pourtant, il faudrait qu'il s'en aille. Il ne choisit pas ces sentiments. Même si la réflexion, la simplicité et le pragmatisme, lui disent le contraire. Il voudrait aller de l'avant. Mais il pense à elle tout le temps. Le matin, l'après-midi, le soir, l'été, le printemps, l'hiver. Il ne sait plus ce qu'il doit faire. Il a honte. Il a honte de l'aimer toujours. De croire qu'il a encore sa place dans son univers, de croire que son amour est plus fort que le reste et nique sa race !
Elle n'a qu'un mot à dire. Il pardonne tout. Il attend juste qu'elle prononce sans le trahir, les paroles qu'elle ne dira jamais. Même saoul. Il sait bien qu'elle ne les prononcera pas. Il attend la fin. Elle le sauverait.
Elle a tourné la page. Il sait. Mais pourquoi ce n’est pas comme au cinéma. Elle revient, sage. Il la hait. Sauf quand elle dit : "Je n'aime que toi".
Il arrive encore à y croire. Même s'il ne ressemble pas à ces acteurs. Quand il la raccompagne le soir, il voudrait qu'elle lui dise : "Tu ne veux pas rester ?... Juste une heure ?" Tout serait plus facile. S'il n'attendait pas comme un débile. S'il pouvait tomber amoureux d'une autre. S'il pouvait s'en sortir seul. S'il n'avait besoin de personne. Mais le son de sa voix résonne. Dans ces rêves, dans une réalité qu'il s'est créée. Où tout va bien. Où elle revient.
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J’aurais aimé écrire comme dans la chanson de Renaud
Elle a mis sur le mur au dessus du berceau
Une photo d’Arthur Rimbaud
Ça ressemble plutôt à une chanson pour Pierrot
Ça s’est passé autrement
J’aurais tant idéalisé cet événement
Ça s’est pas passé de cette manière
Surement que j’ai été trop fier
J’aurais aimé protégé ton ventre rond
Je t’aurais trouvé belle, je me serais trouvé con
J’aurais essayé de combler toutes tes envies
Simplement pour te voir donner la vie
Ça s’est pas passé comme ça
Encore une fois
J’ai peut-être trop attendu
Je n’y ai sûrement pas assez cru, toi non plus
Tu as avorté, je ne veux pas avoir de regret
Je n’étais pas prêt
Pour toi, ce n’était pas le bon moment
On n’était peut-être pas fait pour être parent
Je n’ai pas été présent, je m’en veux
Je m’en rends compte maintenant, on aurait du être deux
Je t’ai laissé seule, je m’en mords les doigts
Je n’ai pas compris que tu avais besoin de moi
Je n’ai pas compris que ce n’est pas anodin
Comme la pilule du lendemain
On ne reviendra pas en arrière
Je ne serais peut-être jamais père
J’aurais aimé une seconde chance
J’aurais aimé donné du sens, construire le palais de l’enfance
Un royaume pour les princes et les princesses
Un monde de beauté et de tendresse, je blesse
Le temps a passé, j’ai changé, j’ai commencé à l’envisager
Et c’est toi qui a commencé à douter
J’ai eu peur, tu as eu peur, nous avons eu peur
Comme effrayé par le bonheur
Imaginer finir ses jours ensemble, petits vieux
Je tremble avec l’idée d’être heureux
Je ne suis pas rassuré
C’est compliqué quand on a tout démonté
J’arrive encore à imaginer la chambre du p’tit
Le papier peint, les jouets, le tapis gris souris
La photo pourrie de ce vendeur d’armes
Le babyphone, la veilleuse, le signal d’alarme
Prêt à bondir au moindre bruit, au moindre pleur
J’aurais appris plein de chanson par cœur
Maintenant c’est trop tard
J’aurais du y croire, je pars
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Je voulais un enfant
Même si la vie c’est pas du gâteau
Même si la vie est une chienne
Même si je ne sais pas ce que je laisse
Je voulais y croire un instant
Même si j’angoisse, même si c’est pas toujours rigolo
Je t’aurais dit : « Vas y molo, freine ! »
« Fais attention, je ne veux pas que tu te blesse »
J’aurais essayé d’être un bon père
Même si je ne crois pas en l’avenir
J’aurais essayé de te raconter des histoires
Où les princes et les princesses vivent heureux
Je t’aurais dit : « Tu peux être fier(e) »
J’aurais été fier, j'aurais tout fait pour te soutenir
Je t’aurais menti et j’aurais essayé d’y croire
Je t’aurais protégé, même quand il pleut
Je t’aurais regardé grandir, je t’aurais regardé marcher
J’aurais bu tes premiers mots même si c’était « Maman »
Comme si c’était mon sang, comme si c’était du vin
Je me serais réveillé la nuit, au moindre de tes caprices
Je t’aurais nourri, je t’aurais torché
Je t’aurais pris dans mes bras en dansant
J’aurais tout fait juste pour que tu sois bien
Que tu sois ma fille ou que tu sois mon fils
On aurait fait une superbe famille
Comme on en voit sur les boîtes de céréales
On aurait été beaux tous les trois
On aurait joué, on aurait appris, on aurait grandis
On aurait vécu à la campagne ou en ville
Je vous aurais protégé du mal et des mâles
J’aurais arrêté de fumer et de boire, pour vous, pour toi
Je voulais un petit
Je voulais un garçon ou une fille
J’en ai rien à foutre
Je peux jouer aux Barbie ou aux Big Jim
Pas de préférence pour le prénom, je suis ouvert à toute proposition
Comme une lueur dans mes yeux brille
Quand tu disais : « Je ne suis pas une loutre »
Comme un sourire figé sur mon visage de con
A chaque fois que tu t’exprimes
J’aurais été là quand tu pleures, j’aurais été là quand tu ris
J’aurais été aux réunions de parents d’élèves
J’aurais été voir tes spectacles de danse ou tes compétition de basket
J’aurais été aux p’tits soins
J’aurais été là pour les moments de bonheur, j’aurais été là pour les soucis
J’aurais tout fait pour que tu réalises tes rêves
A l’adolescence j’aurais été là pour gâcher la fête
Pour t’engueuler pour ton premier joint
J’aurais écouté tes histoires de cœur
J’aurais essayé de te consoler
J’aurais trouvé plein de conneries à dire
Comme : « Tu vaux mieux que ça, il (elle) ne te mérite pas »
J’aurais fait peur à tes âmes sœur
« Tu rentres à quelle heure ? Appelles moi quand tu es arrivé »
« N’essaye pas de me mentir »
« Les bêtises je les ai faîtes avant toi ! »
Je t'aurais appris tout ce que je sais sur la vie
Que même si la vie est une chienne, elle est mieux que le Rien.
Qu'il ne faut rien attendre de plus que ce qu'elle est capable d'apporter
J'aurais tout fait pour éviter de crever avant tes trente ans
Je t'aurais dit que le paradis n'existe pas, qu'il est ici
Qu'il ne faut pas tendre l'autre joue mais balancer un coup de poing
Je ne sais pas si j'étais prêt, j'aurais essayé, je crois que j'aurais tout tenté
Je voulais un enfant
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