• L’histoire est simple. Pas de quoi faire une tragédie ou un roman. Pas même une nouvelle ou un poème.
    Elle n’est pas Juliette. Il n’est pas Roméo. Ils n’ont plus seize ans. Elle n’est pas Chimène. Il n’est pas Rodrigue. Il n’y a pas grand-chose à écrire. Ce n’est même pas triste. Cela pourrait être pire. Ça ne fait même pas une comédie sentimentale américaine. Même le pitch est lamentable.

    Elle (Agathe). Lui (Stéphane). Ils se rencontrent dans une soirée. Ils se connaissent un peu mais pas beaucoup. Ils sont saouls. Ils rentrent ensemble. Il l’aime bien. Pourtant Il aime bien son célibat. Il s’est doucement habitué à être seul en général. Elle est dans une relation compliquée. Elle est dans une relation qui vient de se terminer… ou presque.
    Alors tout s’arrête… ou presque. Quelques SMS. Quelques mauvaises excuses pour se revoir. A chaque fois il a envie de lui faire l’amour… elle aussi. Pendant un an, s’en suit une relation en dilettante.
    Et enfin (je ne sais pas si le mot est approprié)… Et soudain (je ne sais pas si le mot est bien choisi)… Et … Cette histoire devient concrète.
    Ils habitent ensemble. Ils envisagent d’avoir des enfants. D’abords elle. Puis lui. Ils parlent de mariage. D’abords elle. Puis lui. D’abords il n’est pas prêt.  Puis elle doute.
    Ils s’aiment. Ils s’engueulent. Ils partagent. Ils se gardent. Ils vivent.
    Puis au bout de cinq ans, l’amour s’essouffle, s’estompe, s’efface. C’est ce qui arrive dans la vraie vie.
    Ils ont tout. Leurs amis communs les envient. Ils n’ont rien à se reprocher. Il n’y a pas vraiment de nuage dans leur ciel. Pas vraiment de soleil non plus. Le désir n’est plus. L’étincelle s’est éteinte. Comme sur la chaudière, le piezzo est cassé. La veilleuse ne se rallume plus ou ne tient plus…. Surtout pour elle… Lui a mis le temps, mais il brûle. Il a appris. Il est sorti. Il la suit.
    Il faudra attendre une autre soirée. Elle l’a rencontré. Ils se connaissent un peu mais pas beaucoup. Elle a flashé. Elle est tombée amoureuse. Il la rendu plus heureuse. Agathe quitte Stéphane. C’est fini.

    Comme film c’est un navet. Il ne se passe rien. La fin est convenue. Un truc de merde. Il aurait voulu vivre un truc dur. Un truc vraiment déprimant. C’est l’histoire de sa vie. Un synopsis nul. Et démerde-toi avec ça ! Essaye d’en faire quelque chose de bien ! Ça semble évident comme ça. C’est plat. C’est moi.


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  • As-tu encore du désir pour moi ? Un peu ?

    As-tu envie de m’embrasser quand tu me vois ?

    Quand nous avons rendez-vous, as-tu encore envie de te faire belle pour moi ?

    Ou tu n’y pense pas ?

    Quand nous passons la soirée ensemble… outre le fait que c’est agréable… que nous passons une bonne soirée… Culturellement et socialement approuvable… As-tu encore envie de me prendre dans tes bras ?

    Quand nous marchons dans la rue… que nous rentrons la nuit… qu’il fait froid… As-tu encore envie de me tenir la main ? De croiser tes petits doigts entre mes petits doigts et de les serrer ? De glisser ma main dans ta poche parce que tu as oublié tes gants ?

    Aimes-tu encore mes yeux bleus ?

    Aimes-tu encore mes sourires ?

    Te sens-tu encore aussi belle quand je te regarde ?

    As-tu encore envie de marcher avec moi sur la corniche, pour contempler la mer ? S’arrêter boire un chocolat chaud, en face de la plage des Catalans ? Et repartir bras dessus – bras dessous, le mistral glaçant chacun de nos pas ? La nuit tombant… même s’il n’est pas tard… même si c’est l’hiver ?

    As-tu encore envie de caresser ce corps ? Un peu malingre… un peu vieillissant… pas très bien foutu… que tu aimais avant ?

    As-tu encore envie de parcourir ce torse du bout de tes phalanges ?

    Nos étreintes te manques t’elles ?

    Est-ce-que tu y penses encore ?

    Est-ce-que tout ça c’est déjà enterré ?

    Quand j’effleurais ta joue ? Puis ton cou ? Repenses-tu à ces attouchements avec douceur ?

    Ton cœur s’accélère t-il toujours ? Juste à l’idée d’un câlin ?

    As-tu encore des nœuds dans le ventre (ou des papillons dans l’estomac) quand tu me revois ?

    As-tu encore l’impression que c’est comme la première fois ?

    As-tu encore envie de t’évader ? D’arrêter le temps juste un instant… Juste une nuit… tout arrêter… Que n’existe que le néant… et nous entrelacés ?

    Penses-tu encore à quelque-chose de fort ? Incontrôlable ? Plus fort que la raison ? Plus fort que la mort ? Tout oublier… oublier la raison… oublier la morale… oublier notre condition déplorable… oublier cette fable… oublier tout ce qui nous entoure… oublier le quotidien… pour une fois ne pas construire… ne pas penser à l’avenir ?

    As-tu encore envie de profiter du présent ?

    As-tu encore la chair de poule ? Sens-tu encore tes poils se dresser ? Juste à cette idée ?

    Me vois-tu autrement qu’un ami ? Un être asexué ? Le copain gay ? Le confident ? Le pote ? Quelle image gardes-tu de moi ?

    As-tu encore envie de me faire l’amour ?

    As-tu encore envie d’une histoire de cul ?

    As-tu encore envie de t’endormir contre moi ?

    As-tu encore envie de sombrer aux creux de mes bras ?

    As-tu encore envie de moi ?

    As-tu encore du désir pour moi ? Un peu ?

     

     

    Ou tu penses à lui dans ces moments là ?


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  • Je ne suis même plus ton amant. Celui que tu aimais tant. Ton prince charmant. Je ne t’emmènerai pas sur un cheval blanc. Nous ne vivrons pas heureux et n’aurons pas beaucoup d’enfants. On dit toujours que c’était mieux avant.

    Ce n’est plus un conte de fée. Peut-être que ça ne l’a jamais été. J’aimais m’endormir dans tes bras comme sous un ciel étoilé. C’est surement cliché. Je n’aime pas les comédies romantiques à la télé. Je préfère te regarder.

    Je ne suis pas un chevalier. Je voulais monter à ta fenêtre mais j’ai peur de tomber. Je voulais t’apporter un bouquet. J’ai oublié. J’aime les tulipes et toi les orchidées. J’ai préféré ne pas me rater. Je n’ai rien fait. Je suis resté en bas à te contempler.

    Tout une histoire. Je déteste les quais de gare. Je déteste te dire : « Au revoir ». Je déteste quand tu pars. Je vais encore rester seul ce soir. Je vais encore y croire. Comme on croit que la vie ressemble à un espoir. Mais il est trop tard. Je suis trop vieux pour faire de la balançoire.

    Je referme ce livre. J’aurais préféré te suivre. Je n’ai pas emporté assez de vivre. Je pensais que l’amour et l’eau fraîche allait suffire. Cela n’a fait que nous nuire. Tu voulais de l’or, je n’avais que du cuivre. Je manque surement de savoir vivre. Mais je ne vais pas te poursuivre.


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  • J’ai laissé passer trop de temps. Il n’y a plus rien à rattraper.

    J’aurais dû percuter. En juillet.
    Quand tu as commencé à t’éloigner. Cet été. J’ai préféré ne rien voir. Comme par espoir. Je t’ai laisser filer. Comme une étoile que j’ai cru posséder. Mais rien n’est gagné. Il faut toujours se battre pour y arriver. Je ne sais pas ce que j’ai fait… De ce temps que tu m’as laissé. Je rêvais. Je pense que je rêvais éveillé. Dans un monde parfait, tu serais resté. À mes côtés. Je t’ai charmé. Mais le charme s’est estompé. Il a disparu. Je me demande si un jour je t’ai plût. Je n’y crois plus. Je me demande si un jour tu y as cru.

    J’ai laissé passer trop de temps. Il n’y a plus rien à rattraper.

    J’aurais dû percuter. En septembre.
    Quand tu m’as dit que tu voulais me quitter. Se séparer. J’ai encore espéré. Je pensais que c’était des paroles en l’air. J’ai fait le fier. Je n’ai pas pleuré ma mère. À quoi ça sert ? C’était pourtant clair. Notre histoire ne date pas d’hier. Notre histoire était déjà terminée. Je ne sais pas ce que j’ai pensé. Pas grand-chose. Vidé. Un peu morose. Sans trop d’idée. J’ai un peu attendu. Trop longtemps. Le néant. Puis il a plu. Novembre était déjà là. Il était déjà là. Je n’ai rien vu. Je n’ai rien voulu voir. Il était déjà trop tard.

    J’ai laissé passer trop de temps. Il n’y a plus rien à rattraper.

    J’aurais dû percuter. En décembre.
    Je suis parti. J’ai déménagé. J’ai repris mes petites affaires. Il était là, lui. Il attendait patiemment et gentiment par « amitié ». J’ai encore dans la bouche un goût amer. Je ne sais pas ce qui s’est passé. On a pleuré. On continuait à s’embrasser… le mois dernier. Même quand tu découchais. Je ne pensais pas tu étais avec cet enculé. Triste, pourtant j’imaginais. J’arrivais encore à espérer. Trop lent. Pas encore sur la ligne de départ alors trop loin de l’arrivée. Comme le lièvre je ne suis pas parti à temps. Je ne me suis pas réveillé.

    J’ai laissé passer trop de temps. Il n’y a plus rien à rattraper.

    J’aurais dû percuter. En janvier.
    Quand je suis rentré, j’ai tout compris. Tu m’as tout dit. Tout s’est éclairci. C’est fini.


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  • Je vais m’arrêter de m’auto-flageller.
    Je vais arrêter de me prendre pour un raté.

    Je suis le meilleur. J’ai pas peur.

    Je suis le + beau. Je suis un pro.

    Je suis le + intelligent. Je suis le + marrant.

    Je suis le + sympa. Je suis le + gentil.

    Je ne suis plus le plus con. Parce que con c’est un synonyme de gentil. Je suis le + jaune. Encore jeune, je n’ai rien compris. Je suis long à la détente. Je n’y ai pas cru d’abords. J’ai eu tort. J’ai surtout cru que tes paroles étaient vaines. Je n’ai pas cru que j’aurais envie de me tailler les veines. Et puis, c’était trop tard. Je ne me suis pas réveillé. Mon alarme n’a pas sonné. J’ai manqué notre rendez-vous. Je suis resté mou. Tout est flou et je ne suis pas encore saoul. C’était important. Je n’ai pas vu passer le temps. Sans pour autant te mentir. Sans te tromper. J’aurais dû réfléchir avant d’aller me coucher.

     

    Je suis le meilleur. J’ai pas peur.

    Je suis le + beau. Je suis un pro.

    Je suis le + intelligent. Je suis le + marrant.  

    Je suis le + sympa. Je suis le + gentil.

    Merci ! Cela m’a bien servi, jusqu’aujourd’hui. J’aurais préféré être le « méchant » (On en voit plus à la télé). Au lieu de ça je me trouve navrant. Même pas une célébrité friquée. La théorie du rugbyman. Avancer sans trop penser et marquer l’essai. Regarder ses fans.  Et leur crier : « Encore gagné ! ». Peut-être que tu m’aurais trouvé beau dans ma tenue de vainqueur. Tu m’aurais même apporté des fleurs. Je ne suis pas sur ce podium. Je suis un homme. Pas celui que tu voulais acclamer. J’en suis désolé.

     

    Je suis le meilleur. J’ai pas peur.

    Je suis le + beau. Je suis un pro.

    Je suis le + intelligent. Je suis le + marrant.  

    Je suis le + sympa. Je suis le + gentil.

    Arrêter de mentir. Qu’as-t-il de plus que moi ? Rien. Je ne suis pas le pire. Je ne suis pas un roi. Je ne suis pas un chien. Je veux dire la vérité. Je ne suis pas celui qui a la plus grosse. Je ne suis pas celui qui pisse le plus loin. Je ne suis pas hyper bien gaulé. Peut-être même un peu précoce. Je viens. J’aurais aimé que tes yeux pleins d’étoiles me regardent. Je voulais que tu sois fier de moi. Je voulais te faire du bien. Mais je ne suis pas celui qu’on voit dans les films « hard ». Je m’effondre Quand tu me demandes de me tenir droit. Je voulais juste venir entre tes reins. Mais ce n’est pas comme ça que ça se passe. Je reste seul dans ma cuisine. Je reste sur le carreau. Je ne veux pas perdre la face. Je veux rester digne. Mais je ne suis pas capable de faire le grand saut.

     

    Je suis le meilleur. J’ai pas peur.

    Je suis le + beau. Je suis un pro.

    Je suis le + intelligent. Je suis le + marrant.  

    Je suis le + sympa. Je suis le plus gentil.


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