• Encore en retard. Plus personne devant la grille. Passage obligée au bureau de la conseillère d'éducation. Bulletin de retard. Il ne m'en reste déjà plus beaucoup. Je vais encore me faire engueuler. Désolé je ne me suis pas réveillé. Pas vraiment excusé. « Tu devrais cesser t'amuser » « je sais c'est abusé ». Arrivé en cours de mathématique. Je vais devoir recopier les exercices pratiques. Je les ai pas fait et cette enculée va sûrement m'interroger. Essayer de se planquer au fond la salle. Pas besoin de se donner tant de mal. J'ai à peine appuyé sur la poignée que Mme Bonal m'a renvoyé. Normal. J'ai pas le moral et je me rattraperai à l'oral. Attendre une heure de plus avant de la voir. Je n'ai pas encore réussi à l'avoir. C'est de son corps que je rêve le soir. Elle va me prendre pour un cancre ou pour la bête noire. Pas assez mur pour un dur. Trop sot pour un intello. Dix heure moins dix, récréation. Je sèche le cours d'après de toute façon. Je ne resterai pas tant que je n'aurai pas trouvé la solution. Réorientation. Je ne suis pas assez bon en récitation. Ils proposeront obligatoirement le redoublement à la fin de l'année. Pas la peine de s'acharner. Je vais pas décrocher mon BEPC à l'arrachée. La regarder au fond de la cour les grands qui lui fond la cour. Ils ne savent pas ce qu'est l'amour. Lui proposer simplement d'aller faire un tour. Elle ne peut pas y croire. Elle ne va pas se faire avoir. Par ce grand con avec le T.shirt et la casquette Raiders noirs. Récrée fini. La sonnerie retentit. Histoire. Pour voir. Réfectoire. Au menu steak hachée purée. Ca peut plus durer, j'ai besoin d'être rassuré, et de manger chez moi devant une série télé ou des dessin animée. Elle est devant moi, dans le rang. Un peu a cran. Je l'aime tellement. Elle ment. Quand elle dit : Oublie dans un an c'est fini. Si seulement elle se rendait compte que c'est la femme de ma vie. Elle arrêterait de donner son avis. Elle serait ravie. Elle se retourne, elle sourit... au type en bombers gris, qui a déjà seize ans et demi. Tant pis Perm. Putain la ferme. Bavardage incessant. Empêche les autres de travailler. Refus d'obtempérer. Carnet de correspondance non signée. Obliger de sanctionner. Pour mettre un thermes à ce chahut en permanence. Une heure de retenue. Anglais. Yes it is. Ce soir je lui fais la bise. Peut être me laissera t elle la raccompagner. Je vais soigner mon discours. Peut être réciter un poème d'amour. Un truc qui rime avec toujours. Un truc que j'ai écrit pour elle, pour lui dire qu'elle est belle, que j'ai envie de sortir avec elle. On s'est aimé le temps d'un action ou vérité. Je l'ai embrassé. la boom de Chloé. Une petite amie le temps d'un pari. J'ai sourit quand elle m'a dit. A la fin de l'après midi : « C'est fini ». On reste ami ? Promis. Prochain samedi. Je me fait beau et j'assure. Chemise, gel dans les cheveux et courage. L'inviter à danser un slow. Lui chanter dans l'oreille, sa chanson préférée. J'ai appris les paroles des Bangles par coeur. Close your eyes Give me your hand darling Do you feel my heart beating? Do you understand? Do you feel the same Or am I only dreaming? Is this burning? An eternal Flame La tête posée sur mon épaule, Mes mains sur ses hanches, Les siennes atour de mon cou. Elle est belle dans son Body. Et je crois que je n'ai rien compris. Ca ne va pas faire plaisir à ma mère. Quand elle lira sur mon bulletin scolaire. Des capacités mais peut mieux faire. EPS terminé. Dernier cours de la journée. Je vais bientôt pouvoir rentrer. Aujourd'hui, j'suis pas collé. Je marche dans le couloir du gymnase, le long du crépi bleu. Dans mon jogging en polyester, offert par le conseil général du Val de Marne. Eclairé par les quelques néons encore en fonctionnement. Je rejoins mes camarades. Je sors du gymnase. Un peu naze. Une seule phrase: "Mon équipe à encore perdu". Vaincu. Je ne supporte plus d'écouter.............Les autres m'en veulent pour le dernier panier manqué. Et pour les autres aussi. Je préfère les jeux vidéos. Si j'avais su je serai resté en permanence. Dispensé. Je suis toujours l'avant dernier qu'ils choisissent quand il font les équipes. Je flippe. Je ne ressemble pas à ces types. Le dernier c'est le gros ou le gogol. Je m'affole. Depuis la petite école. Au centre de loisir c'était déjà comme ça. Voir pire. Je rejoins les vestiaires. J'enlève mon survêtement. Un ami arrive derrière moi et descends mes sous-vêtements. Je rigole. En finissant de m'habiller, j'enfile mon jean. Le walkman dans ma poche a disparu. Je me retourne. Beaucoup d'élèves sont déjà sorti. Il est cinq heure et demi.

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