• Le Cid (d'après Corneille)

    LE CID

    D’après Corneille

     

     

    Acte I

    Assis dans sa voiture. Il s’est fait voler son autoradio. Alors il reste là en silence. Il réfléchit. Garé au milieu du bois de Vincennes. Au volant de sa Twingo.

     

    Ils vont se marier. Mauvais pressentiment.

     

    De toute manière son poste était cassé. Une cassette était restée coincé. Il y a 2 ans au Barcarès. Près de Perpignan. Dans les P.O. Ils s’étaient arrêtés dans un port de pêcheurs pour manger des fruits de mers. Ils avaient même goûté des moules crues. Et au moment de repartir, ils avaient envie de changer la musique du voyage. Et impossible de sortir la cassette alors depuis 2 ans ils écoutaient une compil de punk qu’il avait enregistré quand il était adolescent. Heureusement c’était un radio K7 auto-reverse. Sur la face B, du grunge. Pearl jam, Alice in Chains et Blind Melon. Au bout d’une heure c’est un peu chiant. La musique tourne en boucle. Alors il ne l’allume plus. La radio fonctionnait encore. Alors ils écoutaient Fip et Radio Nostalgie.

     

    Il l’a rencontré 5 ans auparavant. Il était venu à un vernissage à Marseille. Rue de la bibliothèque. Dans le quartier de la plaine. Pas loin de rue Jean Jaurès. Il allait souvent dans ce quartier boire une pinte au 51. Et profiter des derniers rayons de soleil. Le dimanche. Avant l’automne. Début septembre. C’était l’exposition d’un jeune artiste émergent. Peu convaincant. Il a oublié son nom. Pourtant habituellement il essaye de se souvenir de tout ce qu’il voit. Il n’a même pas récupéré le carton d’invitation. Des peintures,  Il ne connaissait pas l’artiste. Un peu pop. Un genre graffiti / Basquiat. Un peu crado Pas grand-chose à dire.
    Ils ont rit devant un des tableaux. Ils n’avaient pas grand-chose à dire. Ils étaient d’accords. Ils n’aimaient pas trop. Tout ça est très subjectif. Mais là, i n’étaient pas fan. Pas une croûte. Avec du collage. Une grande toile format horizontal 180cm X 90cm. Du noir. Du rouge. Des coulures façons Pollock. Quelques images découpées dans Télérama ou dans Télé 7 Jours. Des cases. Façon BD. Mais ils n’arrivent pas à comprendre ce que l’auteur veut raconter. Pas de récit. Un style Art Brut déstabilisant. Il ne comprend pas le concept. C’est mignon. Ça serait joli accroché dans leur salon.

     

    Il aime sa famille. Il se sent chez lui quand il est chez eux. Il a été accepté malgré ses défauts et ses qualités. Il s’entend bien avec son père. Sa mère n’est pas là. Elle a été élevée par son père quand ses parents ont divorcé. Sa mère est partie. Dans une autre région dans un autre département ou dans un autre pays. Son père s’est remarié. Elle a 2 sœurs. Elles sont très proches. Juliette et Nana. Juliette la cadette et Nana la plus jeune. Il s’entendait bien avec tout le monde. Ils sont partis en vacances avec un été tous ensemble. Le gendre. Il angoissait avant de partir. Il espérait que les histoires de familles resteraient bien cachées au fon d’un tiroir. Et qu’ils attendraient la rentrée pour s’en apercevoir. Tout s’était bien passé. Ils vont souvent les voir le week-end. Il aime bien les soirées électorales, chez ses parents. Débattre plusieurs heures pour se rendre compte qu’autour de lui tout le monde est pratiquement d’accord.

     

    Il attrape la manette entre ses jambes et recule le fauteuil. Il attrape son sac à dos, posé derrière le siège. Il sort son tabac et feuilles, sa boulette. Il se roule un joint. Il ouvre la fenêtre. Il refait son analyse. Il se parle à lui-même comme il parle à son psychiatre. Il a entamé une psychothérapie, il ya un an et demi.

     

    Il se souvient de la première fois qu’il lui a tenu la main. Il a une mi-molle, juste d’y penser. Il est sentimental c’est comme ça. Ils étaient sortis du musée. Ils avaient bu quelques kirs – cassis. Un peu secoués. Ils n’avaient mangés que quelques cacahouètes et quelques chips. Elle l’avait regardé toute la soirée avec de petits yeux de biches. Il l’avait remarqué. Alors il s’était lancé, façon connard, dans des discours assurés et plein de certitudes. Il avait tenté de faire croire un instant qu’il était sur de lui. Ses blagues la faisaient rire. Donc il en a rajouté. Ils ont marché un peu. Il lui a proposé de la raccompagner. Il avait le cœur qui  avait commencé à s’emballer, quelques minutes avant. Il avait bien failli laisser tomber et rentrer chez lui. Mais ce soir là il avait osé. Et sur le chemin, enfin, il lui avait pris la main. Il s’était senti con. Il n’a plus 13 ans. Il a maintenant 35 ans. Mais elle n’avait rien dit. Elle avait laissé leurs doigts s’entrecroiser. A cet instant précis, il a pensé : « C’est gagné ! ».

     

    Une pensée pour son cousin qui sera son témoin. Pi c’est son meilleur ami. Il travaillait comme régisseur général à l’Élysée Montmartre avant qu’il brûle. Maintenant il bossait au Trianon. Il ne se voit pas assez souvent. Alors qu’adolescent il avait l’impression qu’ils se voyaient tout le temps.  Il repense à leurs souvenirs d’enfants. Il sourit. Il commence même rire tout seul dans sa bagnole. [ une blague ] 

     

     

    Il ne sait pas pourquoi il pense à cela… mais son esprit divague. Il est sorti avec une meuf, il y a quelques années. Sandrine. Elle avait fait un court séjour en H. P. pour se reposer. Elle habitait pas loin du Père Lachaise. Dans une rue perpendiculaire au boulevard de la République. Elle écoutait du rap hardcore genre Lunatic ou Kery James. Ils s’étaient rencontrés dans une soirée. Ils s’étaient endormis bourré sur le canapé. Et quand tout le monde était couché, ils avaient baisé. C’était bien. Puis il avait passé une semaine à la fin de l’té ensemble. Il allait chez elle et il regardait la télé en fumant des pétards et en baisant. Elle veniat de recevoir freebox, et elle avait une offre gratuite d’un mois pour Canal+. Donc ils passaient leur journée allongés à zapper sur les 45 chaînes qui leur étaient proposé. Et il baisait. Ils parlaient quand même un peu. Elle lui avait fait découvrir Sarah Kane. Il était devenu fan. Il a lu 4.48 Psychose. Sarah Kane a repris Phèdre en version Moderne. Il aimerait voir ce que cela peut donner sur scène. Il n’a jamais vu une mise en scène de ses textes. Il avait commencé à s’attacher. Mais elle appréciait seulement sa présence. Les vacances s’étaient terminées. Il était rentré à Marseille. Ils se sont revus une fois quelques mois plus tard. Ils avaient bus quelques verres. Ils étaient contents de se revoir et d’échanger. Puis plus rien.


    La bouche pâteuse, il retrouve une vieille bouteille de Badoit à moitié pleine. Au pied du siège passager. Il regarde le fond par transparence. Rien à signaler. Il en boit une grosse gorgée.

     

    (SUPR : NANA est amoureuse de LUI. Il pense que cela s’arrêtera quand ELLE épousera LUI – L’Infante) 

    (Les 2 pères s’embrouillent / Oh rage Oh désespoir / Le père de LUI demande d’aller tuer le père de ELLE / Venger son père et perdre son amante) 

     

    Il ne parlait plus à Juliette. Qu’est ce qu’il s’est passé ? Pourquoi se sont ils embrouillés ? Pourquoi se fâcher ? Pour des histoires sans intérêt. Pour une promotion. Pour une augmentation. Pour un job à la con. Elle a détruit sa vie, celle de tous les gens qui gravite autour de lui.

    Plus personne ne se parle. Il a mal. Il s’en veut salement. Il voudrait prendre une douche et se frotter jusqu’au sang. Faire partir cette odeur et ses désagréments. Mais cela ne sert à rien. Il sent le chien mouillé. Il ne sait plus comment la rattraper.

    Juliette avait demandé à Pi de la recommander pour un boulot. Un poste s’était ouvert dans son théâtre. Il avait regardé le CV. Lu la lettre de motivation. Il ne voulait pas faire de favoritisme. Il avait remis le courrier à ses patrons. Ils avaient finit par embaucher quelqu’un de meilleur sur le papier. L’Honneur plus que l’Amour.

    Juliette est en fin droit de chômage. Elle a entamée ses démarches de demande de RSA. Environ 560€.

     

    Il a toujours rêvé d’entrer dans l’église ou dans n’importe quelle salle. Entendre le son de l’orgue jouer A Whiter Shade Of Pale de Procol Harum. Il a ça dans la tête depuis ces premières booms. C’est une de ses balades préférées. Plutôt que La Marche Nuptiale de Felix Mendelssohn.

     

     

     

    Il remet le contact. Direction la Porte de Vincennes. Rue de Paris. Saint Mandé. Puis le périphérique intérieur. Porte d’Italie. Il rentre. Il loge cette semaine au Kremlin Bicêtre.


     

     

    Acte II

    IL essaye d’éviter le duel 

     

    Il se réveille. Il sort de sa chambre. Et se dirige vers la cuisine. Il va se préparer un café.

    Il est rentré hier à Marseille. 3 heures en TGV.

    Il essaye de ne plus fumer dès le matin. Il retarde la première cigarette. Et la seconde.

     

    Il voudrait s’excuser. Il voudrait qu’elle lui pardonne. Mais il n’a pas eu le courage de lui parler. Alors il n’a rien dit. Il ne l’a pas appelé. Il n’a pas décroché son téléphone. Il aurait pu reconnaître ses erreurs. Il aurait pu essayer. Il a laissé passer l’heure. Il la regarder son carrosse se transformer en citrouille. Il a laissé passer minuit. Il a eu la trouille. Il a trop peur du conflit. Alors il n’a rien dit.

    Faire table rase du passé. Comme dans une guerre, il voulait signer la reddition. La paix. Signer le traité.

     

    Il ne fait pas beau aujourd’hui. Il ne pleut pas encore. Il y a du mistral. Il regarde les plantes et les arbustes sur le balcon en face de sa fenêtre. Ils tanguent. Un dimanche parfait pour aller marcher sur la corniche. Aller regarder la mer le détend. Regarder l’horizon au loin. Conceptuellement, l'horizon est la limite de ce que l'on peut observer, du fait de sa propre position ou situation. Ce concept simple se décline en physique, philosophie, communication, et bien d'autres domaines (https://fr.wikipedia.org/wiki/Horizon). Il aime marcher. Du vieux port jusqu’à la plage des prophètes. S’il a le courage aller jusqu’au David. Il prend sa gourde et ses écouteurs. Il prend son tabac même si à priori il ne fumera pas. Il écoutera Metronomy, The Cure, ou s’il est vraiment down, il écoutera Joy Division. Il en profitera pour voir où en sont les travaux. La mairesse (du 1 7), élue Culture au département, la promis, ça sera super. Il ne demande qu’à voir. En politique tout n’est pas toujours noir. Au jourd’hui il va sortir. Il a besoin de prendre l’air.

     

    En attendant il branche son ordinateur. Après un court passage sur les réseaux sociaux, il se connecte à son compte Youtube. Il s’est abonné à un groupe autour de la NBA et il regarde fréquemment des vidéos de basket. Il se met donc quelques highlight, quelques images des concours de slam dunk, avant d’aller prendre sa douche. Il n’est pas très sportif. Mais il a eu 13 ans en 1992. L’année des Jeux Olympiques de Barcelone et de la première Dream Team. La dernière saison de Magic Johnson et Larry Bird.

    Il vient de recevoir par la poste son colis. Un maillot de basketball. A l’effigie de son joueur préféré. NBA. Atlanta Hawks. N°21. Dominique Wilkins. un éternel second qui n’a même pas fait parti de l’équipe des J.O. Toujours moins fort que Jordan. Si Jordan n’avait pas existé, s’il n’était pas né, il aurait terminé premier. Il ne le portera surement jamais. Mais il en rêvait depuis qu’il avait 14 ans. Il l’a commandé sur un site de vente en ligne. Il n’était pas trop cher, même si le prix a sévèrement augmenté avec les frais de ports.

    Il n’a pas marqué de panier depuis longtemps. Il se rappelle sa première nuit blanche avec Pi. Ils avaient regardé la finale des playoffs. Les Bulls de Mickeal Jordan contre les Suns de Kevin Johnson et de Charles Barkley. Ils diffusaient le match en direct sur Canal +. Donc à l’heure américaine. Cela s’était terminé à 5h00. Puis ils étaient allé taper quelques points au stade, avant de retrouver la salle de classe de leur collège, un peu fatigué.

     

    Sinon il s’est abonné à une chaîne « Histoire ».

    Alors souvent en mangeant il regarde et écoute mec lui raconter la Guerre des Gaules, l’ascension des francs ou les fondements de la révolution française. En ce moment il a attaqué une série sur la commune de Paris. Il n’en n’est pas sorti. Il a du mal à se souvenir des dates et de toutes les précisions sociologiques. Il a l’impression d’être un peu plus intelligent, ou tout simplement cela l’intéresse et il continue d’apprendre ?

     

    Duel 

    Sa petite sœur est morte. Elle s’est suicidée. Les pompiers l’ont retrouvée. Pendu dans la pièce principale de son petit appartement du XIXème arrondissement parisien. Rue d’Aubervilliers. Pas loin du 104. Métro Crimée ou Max Dormoy. Elle avait accroché une ceinture à la tringle à rideau. Elle était montée sur un tabouret Ikea à 3 pieds. Elle l’a laissé tomber. Elle s’est balancée quelques minutes. Elle avait suffoquée. Puis elle est morte étouffée. 

    Pendaison sans chute (ou de faible hauteur) : le mécanisme de la pendaison est la strangulation, la compression du cou entraînant selon le niveau de pression exercé :

    -          la compression des veines jugulaires, empêchant le retour du sang depuis la tête vers le cœur, d'où un œdème et une cyanose visibles au niveau de la face et de la langue, et un œdème cérébral entraînant une perte de connaissance assez lente suivie d'un décès assez tardif.

    -          la compression des artères carotides entraîne une ischémie cérébrale qui se traduit par une perte de connaissance rapide. Un cas particulier est la compression sur ces artères de capteurs de pression (les ‘glomi’) qui entraîne un ralentissement extrême et immédiat du cœur jusqu'à la syncope et l'arrêt cardiaque.

    -          la compression des voies aériennes nécessite une très forte pression, et l'écrasement de la trachée est une éventualité rare, cette dernière étant protégée par des anneaux de cartilage. Plus fréquemment, c'est la base de la langue, repoussée par le lien, qui vient obstruer le carrefour des voies aériennes et digestives. S'ensuit une asphyxie du sujet.

    (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pendaison)

     

    ELLE triste 

    ELLE lui en veut. Leur relation commence à se disloquer. Elle n’est plus heureuse. Il la sent s’éloigner. Il essaye de se rapprocher mais il est maladroit. Il lui a dit 100 fois, qu’il la trouvait belle. Il lui a dit à de nombreuse reprises qu’il l’aime. Mais cela n’a plus de poids. Cela ne fait plus sens. Elle s’est habitué à ce qu’il la regarde avec fierté. Ces mots ne sont plus précieux. Ils deviennent banals. Sans aucun sens. Elle finit par se demander si elle le pense. Parfois il ferait mieux de se taire. Il serait plus fort. S’il gardait ses sentiments pour lui. S’il n’avait pas tout dit. Garder du mystère. Garder une phase cachée de sa personnalité. Elle peut lire en lui comme dans un livre ouvert. Prévisible. Toute ses actions sont prédictibles. Peu de spontanéité. Il ne lui a par exemple jamais proposé. Sauf une fois. De partir. Comme ça. Sur un coup de tête. Il lui avait envoyé un SMS : « Viens, on part 3 jours/ On dit rien à personne. On invente une excuse. On récupère ta voiture. On réserve un AirBNB. N’importe où et on se casse quelque part. Juste tous les 2. » Mais cela n’avait pas suffit. Elle lui a répondu que cela semblait facile et léger. Qu’elle comprenait. Mais que tout ça, c’était plus compliqué.

    Elle a commencé par aller boire des verres avec ses amies. Elle a besoin de se retrouver.

    Puis une envie de partir en vacances sans lui. Il n’a rien vu venir.

    Comme s’il avait tué sa sœur. Il n’y est pourtant pour rien dans cette affaire.

    Il ne la jamais trompé.

    Il fait craquer les phalanges de ses doigts.

     

    (SUPR : NANA est contente) 

    COCO aime ELLE 

     

    COCO a une petite galerie associative. I

    Ils s’étaient rencontrés il ya vingt ans. Ils étaient dans la même Prépa. Classe préparatoire aux concours des écoles d’art. A Fontenay s/bois. Au Lycée Pablo Picasso. Dans le 94. Ces parents habitaient à Saint Mandé. Il faisait partis des moins ‘connard’ de la classe. Il n’était pas prétentieux. Un peu à côté, des prétendants aux Beaux-Arts de Paris, un peu moins sérieux. Tous ces intellos, qui ont lu Paulo Coelho. LUI s’était rapidement senti décalé. Tout cela sonne faux. Et c’était dur à supporter. En fait il avait réussi à se faire quelques amis. 3 pour être précis et quelques autres qu’il tolérait. Les journées ressemblaient à un vernissage dans une galerie rue de Seine ou dans le marais. Un lieu de paraître. Il y avait Carole qui arrivait avec une grande jupe en lin et un pinceau dans les cheveux. Il y avait John un alcoolique canadien. Il y avait Etienne qui avait fait une licence de philo un an avant et que tout le monde admirait tellement il était intelligent. 2 punks, une gothique, un noir et quelques personnages qui permettaient de remplir le quota. Un peuple de parisien egocentrique, qui imagine qu’une fois dépassé le perif, c’est la jungle. Heureusement qu’il y avait Pipo et Pipe, avec qui il pouvait aller au parc, fumer un pétard, entre midi et2. Se moquer un peu de cette société, qui n’allait surement pas les diriger mais qui risquait de les faire chier.

     

     

    Puis le temps passant, il avait perdu tout le monde vue. Alors quand il a retrouvé COCO, il était content. Il avait l’impression d’être comme avant.

     

    Il s’était retrouvé par hasard alors qu’ils marchaient avec ELLE, rue de l’Évêché . Il était sorti de sa galerie. Ils les avaient rattrapés sur le trottoir. Ils avaient discuté. Il ne s’étaient pas vu depuis longtemps.

     

    Il n’est pas énième connard qui juste coucher avec elle.

     

     

    ELLE demande à COCO de la venger 

     

    Un matelas posé sur le sol. Une couverture SNCF. Celles qu’on trouvait dans les trains de nuit dans les années 80. Son père les piquait quand il partait au ski. Rouges et vertes. Vraiment très moche. Pourtant son père n’avait vraiment besoin de faire des économies. Il en avait récupérer deux, quand il était étudiant. Pour son premier studio à Montpellier. Et depuis il avait continué de les traîner. Il se demande si elles sont ‘kitchs’. Il se demande si elles deviendront ‘tendance’ un jour. Elle pourrait revenir à la mode. Vuitton a sorti un sac Tati vendu 70€. Rien n’est trop beau.


     

    Acte III

    LUI va chez ELLE 

    ELLE rentre avec COCO. COCO est amoureux de ELLE. 

    CUISINE chez ELLE. 

     

    Ce soir, il va se retrouver seul à l’appartement. Il a envie de se retrouver. Il a acheté un pack de cannettes de 1664 de 50cl et de Duvel de 33cl. C’est beaucoup, en même temps c’est moins de 4L.

    Il va écouter la musique qu’il aime. Peut être écrire un peu. Il ne l’a pas fait depuis longtemps. Il va peut être danser. Au milieu du salon complètement bourré. Peut être pleurer. En écoutant Mano Solo avant d’aller se coucher.

     

     

     

    ELLE aime toujours LUI mais veut se venger quit à souffrir. 

    LUI demande à ELLE de le tuer : « Va, je ne te hais point ! » 

    Il lui tend un grand couteau de cuisine. Il lui demande de le tuer.

     

    Il ne sait pas ce qu’il fait là. Devant elle. Il ne sait pas pourquoi, il pense qu’il pourra lui mentir. Il se tient droit fier en face d’elle. Le torse bombé. Il prend une grande respiration. Elle est la seule personne dans ce monde qui sait déceler la moindre de ses faiblesses. Elle sait reconnaître le plus discret pantonyme sur son visage quand il essaye de lui raconter des carabistouilles. Mais il tente quand même de faire semblant. Mais c’est comme s’il avait un écran sur la poitrine prêt à dévoiler tous ses sentiments. Il est debout devant elle. Il essaie d'être tellement cool. Mais cela ne marche pas. Cela se voit.

     

    Il marche dans le quartier… . Il repense, à chaque fois qu’il passe dans cette rue, à sa première fois. Sa première relation sexuelle. C’était bien. Mais c’était loin d’être comme il l’avait imaginé. Il avait longtemps idéalisé ce moment. Il s’était retrouvé chez Delphine. Il sortait ensemble depuis 10 jours, quelques heures après la rentrée. Un mercredi après-midi. Ses parents n’étaient pas là. Ils écoutaient de la musique dans le salon. Il n’y avait pas pensé. Il l’embrassait. Il la plotait un peu. Et elle lui a dit : « Tu veux pas qu’on aille dans ma chambre ? ». Comment dire non ? Elle n’avait pas super réputation. Elle passait un peu pour une salope. En fait, elle était chouette. Simplement elle n’était pas pucelle. Elle avait couché avec un mec l’été d’avant. Et cela suffisait pour ses copines à tenter de la faire passer pour une trainée. Surement jalouse, elles avaient envie de se faire sauter mais osait moins l’avouer. Au moins Delphine elle assumait. Ça a été un bon moment. Trop court. Mais un bon moment. Ils ont fermé la porte de sa chambre. Ils se sont allongés sur le lit. Elle l’a déshabillé. Ils ont continué de s’embrasser. Elle est montée sur lui. Elle a pris son sexe dans sa main pour le placer entre ses cuisses. Et 5minutes après, il a jouit. Ils sont retournés dans le salon. Le disque des Pixies, tournait encre sur la platine. Il n’avait pas grand-chose à raconter. 16hh30, il est rentré chez lui. Ils se sont séparés quelques jours après.

    On est loin de la grande histoire d’amour. On est loin de Roméo et Juliette. Il se sent bête. Ça ne ressemble pas aux films qu’il aimé adolescent. Il a toujours pensé que ça se passerait autrement. Qu’il y aurait une sorte de fusion. En fait c’est juste une étape. Il se sent con. Même pas une histoire déchirante de vacances. On s’est rencontré au camping dans le sud de la France. Mais maintenant il faut partir. Je te promets qu’on va s’écrire.

     

     

    Et son voisin qui joue la Lettre à Élise de Beethoven sur son piano en boucle. A croire qu’il le fait exprès. Il est miné. Obligé de fermer la fenêtre, pour avoir un peu de silence et essayer de se concentrer.

     

    Il se demande s’il ne devrait pas se branler. Il hésite un peu. Il n‘en a pas vraiment envie. Parfois il sent un truc sur le bas de son ventre. Il sent ses couilles bouillonner. Mais pas là… Il n’est pas hyper exciter. Il bande un peu, en y pensant. Mais rien de persistant. En même temps il a l’impression qu’il s’endormirait plus serein. Il peut aller sur Youporn et se masturber machinalement. Il partage la connexion internet avec son voisin. Cela serait facile. Il arrivera à bander. Teens ou MILF. L’offre est tellement grande. Il peut choisir l’un ou l’autre ou les deux. Quand il était ado, c’était beaucoup plus compliqué. Obligé d’aller chez le libraire pour acheter un playboy, pour voir une femme à poil. Attendre le premier samedi du mois sur Canal+ pour voir un film en cripté. Tous les subterfuges de la passoire au papier calque. Ou aller au distributeur de Vidéofutur pour louer une cassette VHS porno.

     

    « Va, je ne te hais point ! »
     

    Acte IV

    LUI part en faire la guerre. RETOUR : Lui devient un super type. Tout le monde l’aime ! 

    Retour triomphant. Il est juste parti en Belgique quelques mois. Il n’a pas revu ses amis depuis. Il avait besoin de bouger. De partir de Marseille. Mais tout le monde le voit comme un messie. Il a réussi à se lever de sa chaise. Il a réussi à décoller son cul. Coller à la super glue. Les autres sont comme ces mecs dans la pub, qu’on colle au plafond avec ses chaussures. Les 2 types qui l’ont mis là sortent de la pièce. Et il reste là tout seul avec l’impossibilité de changer le cours de sa vie.

    Sortir. Dehors il fait beau. Il est juste allé faire un tour. Son canapé lui a manqué. Il était mieux devant sa télé.

     

    Il ne saura jamais ce qui c’est passé vraiment. Il ne peut qu’imaginer. Se raconter une histoire.
    Elle est allée dans une soirée. Elle est la dragué. Elle est allée lui parlé. Keep on rockin’ in a free world ! ELLE veut se sentir désirable. Elle a encore envie de plaire. Elle veut charmer et être charmée. Elle regarde Coco, avec ses yeux doux. « Tu m’as troublé ». Elle n’a rien trouvé de plus intelligent à lui dire. Il venait de partir à Bruxelles. Elle était belle, ce soir du mois de juin.
    Elle s’est sentie obligé de lui raconter. Quand il est rentré 3 mois après. Elle dit qu’il ne s’est rien passé. « Tu comprends LUI est mon ami. Je ne peux lui faire ça. Je ne peux pas être avec toi. Je te trouve très jolie. Tu me plais. Mais tant que vous serez ensemble, il n’y aura rien entre nous. C’est impossible. » Il a tenu le bon rôle. C’est pas facile. Il ne va pas baiser ce soir. Mais il a préféré attendre. « Tant que tu seras avec ton mec il ne pourra rien se passer entre nous. » Il est malin. Reculer pour mieux sauter. Comme aux échecs. Avoir 2 coups d’avance. Stratégie. Comme Kasparov ou comme Ficher. Il sait réfléchir avant d’avancer une pièce. Prêt à sacrifier un fou pour sauver une reine. Il est intelligent. Au moins autant que lui.
    Il ne saura jamais vraiment ce qui c’est passé. Mais peu de temps après, elle l’a quitté. La fin de la récré a sonné.

     

    Il était rentré chez lui un peu plus tôt. Pour lui c’était une soirée de trop. Il n’avait pas envie de rester plus longtemps. Le lendemain matin il devait se lever tôt. Elle n’est pas rentrée. Il s’est un peu inquiété. Il n’a pas essayé de l’appeler. Il a ouvert les yeux vers 5h00. Elle n’était pas à côté de lui, dans le lit. Il a réfléchis puis il s’est rendormi. Elle est rentrée tôt le matin. Elle était restée dormir sur place car elle ne se sentait pas rentrer si tard. Elle était fatiguée, alors elle a dormi sur le canapé. 

     


    La fois où elle lui a demandé de rester. Faire un tour sur le Vieux Port. Elle lui a taxé quelques cigarettes. Elle n’a pas réussi à retirer au Dab du Panier. Ils avaient bu quelques verres au Paniers. Sur la place de Lenche. Avec ces amies à elle. Cela ne s’était pas très bien passé. Elle était déprimée. Alors elle lui avait demandé de rentrer tout seul. Elle avait envie de se retrouver. Elle est donc restée sans briquet. Mais elle a trouvée de quoi l’allumer.

    La fois où elle n’est pas rentrée.

    Ils étaient allés à l’ouverture e d’un nouveau lieu sur Marseille. Fatigué. Il avait envie de se coucher. Il bossait le lendemain. Elle avait envie de rester. Elle avait envie de danser. Puis il s’est réveillé tout seul dans leur lit. Elle n’est pas rentrée. Elle lui a raconté qu’elle était restée sur place à dormir sur un canapé. Elle a mal dormi elle a des courbatures. Elle a pris une bonne cuite. Elle a besoin d’une journée pour se remettre.

    Il devait la rejoindre dans sa galerie. Il organisait une petite soirée. Il était ailleurs ce soir là. Mais il devait la rejoindre. Dans le bus il l’a appelé pour savoir si ça valait le coup de la retrouver. Elle lui a dit que c’état presque terminé. Elle est rentrée presqu’une heure et demi après.

    Il ne sait pas quoi en penser. Il n’aura jamais la vérité. Il ne veut pas la connaître.

    Il n’aura jamais la réponse à ces questions. Mais il ne faut quand même pas le prendre pour un con.

    Il faisait quelques insomnies. Il avait donc tendance à se réveiller l’après midi. Elle se levait avant lui. Elle s’ennuyait en attendant qu’il se réveille. Il se demande si elle n’est pas aller le retrouver et se faire sauter entre midi et 14 heure. Puis se remettre au lit à côté de lui. Faire semblant. Comme s’ils avaient passé la nuit ensemble. Mais pas la matinée.

     

    Elle garde la face. Elle a trouvée sa place.

     

     

     

    ELLE encore amoureuse de LUI mais veut toujours se venger 

     

    Il se retrouve pour aller boire un café. Cela fait quelques semaines qu’ils ne sont pas vus. Il commence par timidement se raconter ce qu’ils ont fait ces derniers temps. Ils parlent un peu de la pluie et de l’ensoleillement. Elle a quelque chose à lui dire. Il sent qu’elle n’est pas à l’aise. Elle ne sent pas bien. Elle bouge sur sa chaise. Elle est ailleurs. Puis enfin, changeant de sujet de conversation, elle se lance. Elle ne lui pas vraiment coupé la parole. Elle a simplement dévié. Il venait de lui demander comment allait son père, quand elle a embrayé sur son discours.

    « C’est très compliqué pour moi. Je me prends la tête tout le temps. Je pense beaucoup à toi. Je pense à toi tout le temps. Je ne sais pas pourquoi je t’ai quitté. C’était plutôt sympa quand on était tout les deux. C’était plutôt simple. Assez léger. C’est dur. Socialement aussi… Personne ne comprend. Mes parents t’aimaient bien. On avait beaucoup d’amis en commun. Idéalement je voudrais vous avoir tous les deux. Mais je sais que c’est impossible. Je ne sais pas où j’en suis. Je suis perdu. Je souffre. Je fais souffrir les gens autour de moi. Je ne suis pas heureuse. J’ai la tête qui va exploser. Je vais devenir folle.  Ne crois pas que cela soit facile pour moi. Mais voilà… »

     

    Il voulait l’emmener en Laponie ou en Islande. Il a toujours eu envie de voir une aurore boréale. S’allonger avec elle sur un lac gelé et regarder les étoiles. A Reykjavik ou le taux de suicide est censé être le plus élevé.

    Une tentative

     

     

    Danser avec elle des slows tout l’été.

    Acte V

    Duel entre LUI et COCO

    NANA regrette que LUI et ELLE s’aime encore

    ELLE croit LUI mort. En fait LUI a gagné mais pas tué COCO. 

     

     

     

    Il a fait de grosses courses samedi. C’est pas le meilleur jour pour faire les courses. Le supermarché était rempli de connards qui travaillent et qui n’ont pas la possibilité de faire leur course un autre jour. La majorité des français en fait. Mais comme ça il sera peinard toute la semaine. Le frigo sera rempli. Il n’aura plus besoin de sortir que pour s’acheter des clopes et des bières.

     

     

    Une obscur clareté

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cid_(Corneille)


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