• nouvelle (extrait 2)

    Je ne savais pas comment faire. Allongé sur le lit. Ma tête tourne. Mon estomac aussi. Je sens la dernière gorgée de rhum coincée au fond de ma bouche. Mon corps est plein. J'attends. La lumière allumée et les yeux ouverts. J'attends le moment où je vais devoir me lever précipitamment et courir jusqu'aux chiottes pour dégueuler. Je ne savais pas comment faire. Elle entre dans la chambre. " Tu m'as pris ma place, j'avais réservé ce lit. Il est trois heures du matin et je suis fatigué ". Je réponds par une onomatopée à peine compréhensible. AAAAARGH. Je fais semblant de ne pas entendre, me pousse vers le bord et me tourne lamentablement vers l'intérieur du lit. Elle s'allonge. Je ne savais pas comment faire. Je la regarde. Elle sourit quand elle rêve. Elle ouvre les yeux. Je ne savais pas comment faire. Elle arrive vers vingt trois heures. Je lui parle à peine. J'étais déjà saoul à vingt trois heures. Je ne savais pas comment faire. "Si ça ne marche pas, Je mets ça sur le compte de l'alcool. Il faut que je tente ma chance". Je n'en ai jamais eu beaucoup. Je ne savais pas comment faire. J'avance ma main discrètement sous le drap. Je frôle la sienne. Elle ne bouge pas. Elle s'est rendormi. Ses yeux sont fermés et son sourire est toujours accroché à ses lèvres. J'effleure son ventre. Elle se rapproche un peu. Je glisse le long de ses hanches et lui caresse le dos. Elle attrape mon bras puis mon épaule. Ses yeux sont ouverts, puis ils se referment. Je n'ai jamais cessé de la regarder. Pendant toute la durée de ce moment. Alors que les heures se sont arrêtées. Je n'ai jamais cessé de la regarder. Depuis qu'elle est arrivée. Elle n'a sûrement rien remarqué. Je ne savais pas comment faire. Je me décide à l'embrasser. Je caresse sa joue puis ses cheveux. Je ne comprends pas. Je commence à décuver, mais mon corps est lourd. Je ne sais pas ce que je cherche. Sûrement un peu de tendresse. Un peu de douceur. Elle me fait du bien. Juste un câlin. Juste du bien. Comme une pink cigarette. Je respire. Je pars. Comme sur un nuage, je flotte. Comme en pleine mer. Je coule. Désormais, je me laisse emporter, pas comme le vent, parce que c'est vraiment nian nian. Je retire mon T.shirt et lorsqu'elle passe ses mains sur mon torse... Je la serre très fort contre moi, comme pour ne pas la laisser partir. Je pourrais lui briser les os tant je veux sentir sa peau contre la mienne. Je ne veux pas lui parler. J'ai peur de tout gâcher. Je ne veux pas savoir. Je me laisse porter par cette agréable sensation de bonheur insouciant. Je réfléchirai demain. Peut être pas. Demain c'est loin quand le temps s'arrête.

    Elle est à moi depuis ce jour. Je pèse des tonnes depuis qu'elle s'ennuie. J'ai peur et je deviens dangereux depuis que j'ai peur. Elle ne me quittera pas. J'emprisonnerai ses chevilles dans du béton. Mais je ne la laisserai pas s'envoler. Je ne supporterai pas de ne pas la voir. Je ne supporterai pas de la voir avec un autre. Je veux l'entendre dire qu'elle m'aime. Je veux sentir son souffle dans mon cou, pendant mes nuits d'insomnie et je veux sentir ses bras autour de ma taille. Je veux qu'elle me regarde encore comme son héros. Je veux...

    Je me relève de ma chute lamentable. Je voudrais ressembler à Stalone dans Rocky et me relever au dernier round, mais le zero persiste.

    Allongé la tête posée sur ses cuisses, je la regarde malgré les U.V. qui me brûle la rétine. Je ne dois pas être très sexy avec les yeux plissés et le visage crispés. Elle rayonne dans le contre jour. Je ne peux pas fermer les yeux. Je veux l'admirer dans ce décor clair, un peu superficiel. Nous avons marché sur les chemins roses bitumés du bois de Vincennes. L'herbe est verte et le ciel est bleu. Elle porte une robe rouge, qui contraste dans ce tableau. Je suis très sentimental quand les oiseaux chantent. Trouver un coin tranquille. Quand le ciel est bleu, les parcs parisiens sont pleins. S'asseoir sous un marronnier et profiter des cris des enfants qui jouent au foot. Je remercie le printemps de pouvoir poser ma nuque sur ses jambes nues. Elle ressemble à une actrice de cinéma, un peu comme Winona Ryder. Ses yeux fixe droit devant elle. Dans le vide. Elle a l'air ailleurs.

    Elle piétine les fleurs que j'ai semées devant elle. Elle n'accepte pas mes présents. Et quand elle dit non, c'est non. Elle ne veut rien écouter. Elle monte le son de son walkman. Je peux presque comprendre les paroles. Mes mots sont moins intéressant que ceux de son idole. Je ne suis plus sa star. Elle boit ses mots sans se soucier du mal qu'elle me fait quand elle ne me regarde pas. Moi aussi je veux écrire : "Je suis venu te dire que je m'en vais... ".

    La température ne doit pas excéder zero degré Celsius, il fait froid. Je rentre dans la chambre. Elle n'a pas bougé. Le dessin sur elle s'agrandit. Son nombril est toujours aussi joli. Je soulève délicatement ses doigts de son ventre. Je serre ses petites phalanges gelés entre mes paumes et repose sa main le long de son corps étendue. Je la borde. Je m'assoie par terre, dos au mur, face lit.

    Je crois que j'ai envie de pleurer

    Mais les garçons ne pleurent pas

    Je n'ai aucune raison de pleurer

    Et ceux qui pleurent, ne pissent pas

    J'ai pleuré

    En regardant une rediffusion de Friends

    En l'écoutant s'étonner

    En sentant sa respiration accélérée

    En la goûtant

    Elle ne s'inquiète pas

    Je n'ai rien touché

    Même pas le bonheur

    Même pas du bout des doigts


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